Édition
Nouvelle parution
E. Berl, Prise de sang (1946)

E. Berl, Prise de sang (1946)

Publié le par Université de Lausanne

Prise de sang

Emmanuel Berl

Introduction de : Bernard Morlino, Postface de : Bernard de Fallois

Les Belles Lettres

254 pages
coll. "Le Goût des idées"
N° dans la collection : 75
Parution : 18/09/2020
EAN13 : 9782251451329

 

La guerre finie, la paix revenue, Emmanuel Berl (1892-1976) veut comprendre ce qui est arrivé. En 1945, le « Voltaire du XXe siècle » se demande : comment un Juif va-t-il pouvoir vivre en France ? Dans Prise de sang (1946), Berl revient sur sa plus grande blessure : son pays lui a dit en 1940 qu’il n’était plus un Français comme les autres. Pour lui, il n’y a rien de plus grave qu’un pays qui reprend à quelqu’un ce qu’il lui avait donné à sa naissance. Depuis son enfance, Berl s’était toujours considéré Français avant d’être Juif. Ce sont les autres qui lui ont dit qu’il était Juif. La France de Pétain l’a exclu jusqu’à souhaiter sa mort alors qu’il avait réécrit le discours de l’Armistice de 1940, à la demande de ministres socialistes, pour qu’il soit écrit en « bon français ». Peut-il oublier la haine comme les Juifs livrés aux nazis par les Vichystes ? Dans son livre examen de conscience, Emmanuel Berl revient sur la trahison de la France envers lui et ses coreligionnaires. S’il revient sur le passé, sans le ressasser, c’est pour mieux se projeter dans l’avenir immédiat. À cinquante-quatre ans, il sait que sa vie est loin d’être finie dans une France qu’il aime tant, malgré tout.
Pour la réédition de Prise de sang, nous y associons le très bel hommage à Emmanuel Berl de Bernard de Fallois, son ami et dernier éditeur.

Lire un extrait…

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Parent éloigné de Marcel Proust avec lequel il entretint une relation orageuse, Emmanuel Berl (1892-1976) fut l’ami intime de Malraux et de Drieu la Rochelle. Son œuvre oscille entre essais et récits autobiographiques. En 1929, son livre Mort de la pensée bourgeoise le fait connaître et après avoir publié avec Drieu une éphémère revue Les Derniers Jours, il devient rédacteur en chef de l’hebdomadaire Marianne de 1932 à 1937. Pacifiste, il rédige les premiers discours de Pétain, ce qu’on ne manquera pas de lui reprocher. Mais, devant se cacher durant la guerre, il se retirera ensuite de toute vie publique pour se consacrer à l’écriture. Ami du grand éditeur Bernard de Fallois, il se confiera à la fin de sa vie à Patrick Modiano et Jean d’Ormesson pour deux séries d’entretiens : Interrogatoire et Tant que vous penserez à moi.

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TABLE DES MATIÈRES

Présence d’Emmanuel Berl, par Bernard Morlino

PRISE DE SANG

Postface, par Bernard de Fallois
Biochronologie d’Emmanuel Berl, par Bernard Morlino

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