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De l’autodidacte à l’autodidaxie à l’ère du numérique : Approches interdisciplinaires des apprentissages autonomes au XXIe s. (Paris 3)

De l’autodidacte à l’autodidaxie à l’ère du numérique : Approches interdisciplinaires des apprentissages autonomes au XXIe s. (Paris 3)

Publié le par Marc Escola (Source : Céline Duarte)

                    De l’autodidacte à l’autodidaxie à l’ère du numérique : 

Approches interdisciplinaires des apprentissages autonomes au 21e siècle

                 Mercredi 21 octobre 2015, salle Bourjac, en Sorbonne, 9h-18h

Direction scientifique : Olivier Lumbroso (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3) et François Vanoosthuyse (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3)

ARGUMENTAIRE

Même si le « diplôme » reste le sésame de la reconnaissance professionnelle dans le registre des capitaux symboliques, la période contemporaine redessine la figure traditionnelle de « l’autodidacte », dont quelques écrivains (Flaubert, Zola, Sartre) ont nourri la mythographie sociale. Les connotations négatives s’estompent, le défaut de formation académique ou le lien avec un traumatisme identitaire de désaffiliation (Hélène Bézille-Lesquoy) est remplacé par la mise en valeur d’une disposition indispensable à la réussite de toute formation, en particulier à distance (Brigitte Albero), une aptitude positive dans le paysage social contemporain, une réalité autant qu’une nécessité de formation au long cours, cheville ouvrière de l’avenir éducatif (François Taddei). Que l’on évoque les processus d’ « autoformation » permis par les technologies du numérique, les auto-apprentissages informels en milieu associatif, la « Validation des Acquis de l’Expérience », l’université du temps libre, l’école de la seconde chance, le développement de soi tout au long de la vie, le rôle du stage comme moment de formation par l’expérience, il semble que l’autodidaxie du 21ème siècle, plurielle, protéiforme et disséminée, soit une réalité autant qu’une nécessité de formation. Par ailleurs, à l’ère du Web 3.0, l’internaute se forme en naviguant, en zappant, parfois privé des médiations et accompagnements qui garantissent la validité des connaissances transmises et la solidité des apprentissages, la maîtrise des idéologies véhiculées, la distance critique. Avec les MOOCs, il peut s’instruire à distance auprès des plus prestigieux établissements (Harvard, MIT, Berkeley, etc.). En temps de crise de l’institution éducative, pourrait-on aller jusqu’à dire que le 21e siècle actualise la figure d’un néo-autodidacte (Georges Le Meur) qui se forme par le Web, en profitant de dispositifs hybrides semi-directifs, autant qu’il apprend dans la classe et l’amphithéâtre ? La présence du politique sur ce terrain, avec notamment Les Victoires des Autodidactes fêtées annuellement à l’Assemblée Nationale et qui décernent un prix à un entrepreneur non diplômé mais reconnu, montre aussi l’étendue des aspects institutionnels de la problématique.

Que dit de notre époque ce changement de statut de la figure d’autodidacte dans son rapport au savoir et à la formation ? La question se pose dans un monde du travail marqué par une économie néolibérale réclamant l’adaptabilité du sujet en période de crise, où l’individu est de plus en plus livré à lui-même et à ses « ressources » propres, où il est conduit en permanence à actualiser ses connaissances, à entretenir sa capacité de novation et son élan créateur (Christian Verrier). La nouvelle mission de l’institution éducative, de l’école à l’université consiste-t-elle donc à former des autodidactes autonomes et responsables ? Qu’en est-il, dans ce contexte, de la relation maître/disciple, comment se trouve transformée la fonction de transmission interpersonnelle et intergénérationnelle, locale et temporelle, et, d’une manière générale, les procédures et les rites de la tradition humaniste ?

En prenant appui sur diverses disciplines des sciences humaines et sociales (histoire, sciences de l’éducation, sciences politiques, sociologie) et des arts, lettres et langues (littérature en particulier), ce colloque vise à rendre plus lisible les formes et les enjeux de l’autodidaxie contemporaine, à expliciter les apports des travaux empiriques du domaine utiles dans le contexte de mutation sociale et académique actuel. Par exemple, est-ce qu’il pourrait être utile d’enseigner la littérature à partir d’une interrogation sur la figure de l’autodidacte dans les œuvres, sur les processus d’auto-développement informel des écrivains ?

Enfin, en mettant en valeur les passerelles, les convergences et les divergences entre l’institution éducative et les divers courants de l’apprentissage informel, il s’agira de dessiner les nouvelles figures des maîtres et des disciples dans toute la diversité des contextes, des caractéristiques et des fonctions. Il s’agira également de repérer les perspectives de la formation initiale et continue à l’université (évolution de l’offre, nouveaux publics, place des technologies du numérique), afin de contribuer à améliorer l’accompagnement du projet intellectuel, culturel et professionnel de ses acteurs au sein de l’institution.

9h00 - Accueil Café

9h10 - Ouverture : Carle Bonafous-Murat (Président de l’Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

9h20  - Mots d’accueil : Christophe Danneels, Valérie Spaëth & Paolo Tortonese (directeur de la DSIC, directrice du DILTEC & directeur du CRP19)

9h30  - Introduction : Pourquoi aborder le(s) autodidaxie(s) en contexte académique ?     Olivier Lumbroso, François Vanoosthuyse (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)

MATINEE - L’autodidaxie : quelle reconnaissance ? Perspectives socio-historiques

Modérateur : Eve-Marie Rollinat-Levasseur (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3)

09h45-10h30 - Conférence : Hélène Bézille-Lesquoy (Université Paris Est Créteil – UPEC) : L’autodidaxie hier et aujourd’hui, entre imaginaire et pratiques, hypervisibilité et anonymat.

10h30-11h15 - Conférence : Brigitte Albero (Université Européenne de Bretagne - Rennes 2) : Entre informel et institué : formation, reconnaissance et qualification dans un monde connecté.

11h15-11h30 - Pause

Modérateur : Olivier Lumbroso (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, DILTEC)

11h30-12h30 - Table ronde : Autodidaxie(s) en littérature : ou comment transmettre le savoir de la littérature ? Transmissions et politiques éducatives. Serge Martin (Sorbonne Nouvelle - Paris 3) ; Jean-Christophe Sampieri (Sorbonne Nouvelle-Paris 3) ; François Vanoosthuyse (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3). 

12h30 - 14h00 : REPAS

Première partie d’après-midi - Apprentissages académiques, apprentissages informels et expériences sociales : quelles orientations pour une politique de l’offre à l’université ?

Modérateur : Patrick Farges (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

14h15-15h15 - Table ronde : Autodidaxie, formation intellectuelle et esprit d’entreprendre : les nouvelles compétences de l’étudiant. Maud Perez-Simon (Université Sorbonne Nouvelle –Paris 3) ; Camille Sirota (ancien étudiant de Master, fondateur de La Frithe) ; Joël Tingaud, PDG de l’Atelier de l’Argoat-Entreprise du Patrimoine Vivant ; Paolo Tortonese (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3).

15h15-16h00 Conférence : François Taddei (Université Paris-Descartes - Paris 5) : Comment adapter l'Université aux besoins des apprenants du 21ème siècle ?

16h00-16h15 : Pause Café

Seconde partie d’après-midi - Autodidaxie et formation tout au long de la vie

Modérateur : Céline Duarte (Sorbonne Nouvelle - Paris 3, DSIC - ENEAD)

16h15-17h00  - Table ronde : Autodidaxie, numérique et formation continue : quelles offres d’apprentissage tout au long de la vie ? Divina Frau-Meigs (Sorbonne Nouvelle - Paris 3) ; Olivier Lumbroso (Sorbonne Nouvelle - Paris 3, DSIC - ENEAD) ; Valérie Peyronel (Sorbonne Nouvelle - Paris 3, FCP3) ; Eléonore Vrillon, Doctorante en Sciences de l'Education, Université de Bourgogne.

17h00-17h45 – Conclusions d’un grand Témoin : Philippe Meirieu (Université Lumière Lyon 2)

Entrée libre. Inscription obligatoire : www.univ-paris3.fr/colloque-autodidaxie-2015

Comité d’organisation : Céline Duarte, Olivier Lumbroso, François Vanoosthuyse.

Comité scientifique : Brigitte Albero (UEB - Rennes 2, CREAD, EA 3875), Hélène Bézille-Lesquoy (Université Paris Est Créteil – UPEC, LIRTES, EA 7313), Divina Frau-Meigs (Université Sorbonne Nouvelle - Paris-3, CREW, EA 4399), Laurence Labardens-Corroy (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, CIM, EA 1484), Jean-Sébastien Macke (ITEM-CNRS), Serge Martin (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, DILTEC, EA 2288), Alain Pagès (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, CRP19, EA 3423), Maud Perez-Simon (Université Sorbonne Nouvelle - Paris-3, CERAM, EA 173), Isabelle Schaffner (Ecole Polytechnique-Université Paris - Saclay, LinX), Valérie Spaëth (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, DILTEC EA 2288).

Le DILTEC (Didactique des Langues, des Textes et des Cultures, EA 2288), le CRP19 (Centre de Recherche sur les Poétiques du 19e siècle, EA 3423) et la DSIC (Direction des Systèmes d’Information et de Communication) sont partenaires dans la réalisation de ce colloque.