Essai
Nouvelle parution
Daniel Schneidermann, La Guerre avant la guerre 1936-1939. Quand la presse prépare au pire

Daniel Schneidermann, La Guerre avant la guerre 1936-1939. Quand la presse prépare au pire

Publié le par Marc Escola

Pourquoi et comment s’accoutume-t-on au martelage raciste, aux insultes politiques, voire aux appels au meurtre ? Comment les mots, et la presse qui les édite, annoncent-ils et préparent-ils à la guerre ?

À partir d’un travail de sources considérable, Daniel Schneidermann chronique ici ce qu’il appelle la « guerre avant la guerre », la haine en mots avant la haine en actes. Il revisite ainsi le rôle des médias des années 1936-1939 dans l’escalade à la violence, depuis le suicide de Roger Salengro, les accords de Munich, la guerre d’Espagne ou
la Nuit de Cristal.
Propagande, insultes antisémites, appels au meurtre, diffamations impunies… L’auteur s’attache à démonter les mécanismes du pouvoir politique et de la presse qui permettent que progressivement, en temps de paix, s’installe dans les esprits une culture qui prépare la guerre.

Daniel Schneidermann est journaliste, fondateur et animateur de l’émission Arrêt sur images. Il est par ailleurs l’auteur de plusieurs essais et romans. Au Seuil, il a publié Berlin, 1933 : la presse internationale face à Hitler (2018), qui a obtenu le prix du livre des Assises du journalisme de 2019.

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On peut lire sur nonfiction.fr un article sur cet ouvrage :

"Quand la presse se déchaîne", par Benjamin Caraco (en ligne le 30 mars 2022).

Lire aussi sur en-attendant-nadeau.fr :

"Quand les mots tuent", par Jean-Paul Champseix (en ligne le 21 juin 2022)

En se penchant sur la presse des années 1930, le journaliste Daniel Schneidermann montre comment certains journaux suscitent un climat et façonnent progressivement des mentalités. Ainsi, « le parler Maurras », du quotidien L’Action française, instaure « un concours d’éloquence dans l’insulte », et multiplie les appels au meurtre : une prose qui a habitué les élites à un antisémitisme « rationnel », dont Vichy retiendra les conséquences naturelles avec ses « statuts des juifs ». L’auteur se risque, tout au long du livre, à quelques parallèles entre notre époque et celle de l’avant-guerre, en prenant soin d’en montrer les différences. Incontestablement, cela donne à réfléchir et incite à examiner la presse avec vigilance.