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D'où faut-il faire l'Histoire ?

D'où faut-il faire l'Histoire ?

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"Ce ne serait pas trop de l’histoire du monde pour expliquer la France". La formule de Michelet dans son Introduction à l’histoire universelle (1831) a servi de devise à l'équipe réunie autour de P. Boucheron pour la rédaction d'une Histoire mondiale de la France (Seuil) à plus d'un titre inédite : "il s’agit de prendre la mesure d’une histoire mondiale de la France, c’est-à-dire de raconter la même histoire – nul contre-récit ici – qui revisite tous les lieux de mémoire du récit national, mais pour la déplacer, la dépayser et l’élargir". Fabula vous invite à feuilleter quelques pages de l'ouvrage, dont son Ouverture par P. Boucheron.

Voir la France autrement, c'est encore la regarder d'ailleurs, à quoi nous invite L'Histoire de France vue d'ailleurs, supervisée par J.-N. Jeanneney et J. Guérout (Les Arènes) : cinquante dates que nos manuels nous ont apprises comme essentielles dans notre destin collectif s'y trouvent soumises au regard d’historiens eÌtrangers (R. Paxton, M. Kenbib, E. Bozoky…) dont le point de vue diffeÌre parfois de notre "roman national".

Peut-on encore faire de l'Histoire comme d'aucuns écrivent du théâtre : depuis son fauteuil ? La chose a semblé possible à A. Maalouf, qui jouit, il est vrai, d'un confortable Fauteuil sur la Seine depuis lequel il a vue sur "Quatre siècles d'histoire de France" : il suffit de retrouver la mémoire des dix-huit personnages qui se sont succédé au 29e fauteuil de l’Académie française depuis 1634, et de croire en la permanence d'un "génie national"…