Courbet : boeuf, médecin barbare et farce de Dieu...
Conférence donnée par Thomas Schlesser, chargé d'études et de recherche à l'INHA.
Le mercredi 4 octobre 2006
18h
Salle Giorgio Vasari
Institut national d'histoire de l'art
2 rue Vivienne
75002 Paris
accès : 6 rue des petits champs
Qui est donc Gustave Courbet ? Question absurde, si l'on jette un oeil à la somme effarante de publications qui le concernent. Tout le monde le sait et le répète à l'envi : Courbet est le chantre du réalisme, le pionnier de l'avant-garde, le Communard qui fit tomber la colonne Vendôme. Mais le peintre fut bien plus, et dans un registre moins consensuel. Il fut un « mythe » vivant et inspira à ses contemporains un jeu de projections confinant souvent au délire. En arrachant l'univers d'Ornans - son bétail, ses forêts et ses enterrements - à sa Franche-Comté natale pour l'implanter au coeur des coteries parisiennes, Courbet s'imposa comme un artiste à part, jugé avec passion par la critique. Qualifié tout à la fois de « guide », de « saint », de « sauvage », de « barbare », de « boeuf » ou de « farce de Dieu », il devint malgré lui un être multiple, tout en se réjouissant publiquement que son « masque appartienne à tous ». En confrontant ces figures élaborées par ses contemporains afin de voir comment s'opposent les masques apposés, nous dresserons notre portrait personnel : celui de Courbet en Protée.
Thomas Schlesser, après avoir été quatre ans chargé d'études et de recherche à l'INHA, s'apprête à soutenir sa thèse sur Gustave Courbet, dirigée par Eric Michaud à l'EHESS. Il enseigne à l'Université Paris X-Nanterre, à l'Université de Picardie Jules Verne et à l'Ecole du Louvre. Il vient d'obtenir une bourse Sciences-Po/Fondation de France dans le cadre du séminaire « Arts et société » dirigé par Laurence Bertrand Dorléac. Il a publié de nombreux articles sur Courbet, le réalisme, l'histoire de l'art ainsi que le cinéma, la photographie et deux romans. Il sort un Journal de Courbet chez Hazan en 2007.
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Publié le par Alexandre Gefen (Source : Thomas Schlesser)