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Approches de l'animal, ELFe XX-XXI, n.5

Approches de l'animal, ELFe XX-XXI, n.5

Publié le par Romain Bionda (Source : Alain SCHAFFNER)

Approches de l’animal

ELFe XX-XXI. Revue de la société d’étude de la littérature de langue française des XXe et XXIe siècles, Classiques Garnier.

Numéro 5,  coordonné par Alain Romestaing et Alain Schaffner

 

L’intérêt pour l’animal, et pour les rapports entre animaux humains et animaux non humains, connaît en France depuis le début des années 1990 un accroissement considérable dans de nombreuses disciplines des sciences humaines (philosophie, sociologie, anthropologie, éthologie, droit, etc.). Ce regain de curiosité se fonde non seulement sur le développement des connaissances scientifiques qui, depuis Darwin, ont remis progressivement en cause l’existence d’un «propre de l’homme» et signalé «la fin de l’exception humaine» (Jean-Marie Schaeffer), mais aussi sur une tradition anglo-saxonne des Animal Studies ou de l’ecocriticism[1] qui trouve à s’exprimer de ce côté de l’Atlantique avec ses moyens propres. La variété de la production théorique est telle qu’il serait difficile d’en rendre compte ici : Anne Simon en a présenté une synthèse dans un article récent[2]. Quelques autres tentatives de rendre compte de l’impact de ce bouillonnement intellectuel sur le champ littéraire français et francophone ont également eu lieu : par exemple journée «Etudes animales : perspectives françaises» du 17 janvier 2011 à la MESHS de Lille ; colloque de Princeton : «Zoopoétique/Zoopoetics» (16-18 octobre 2014). On y ajoutera les ouvrages collectifs : Ecrire l’animal aujourd’hui, PUBP, 2006 (Lucile Desblaches éd.) ;  L’animal littéraire. Des animaux et des mots, EUD, 2010 (Jacques Poirier, éd.) ;  La Question animale entre sciences, littérature et philosophie, PUR, 2011 (Jean-Paul Engélibert, Lucie Campos, Catherine Coquio et Georges Chaphouthier) et Mondes ruraux, mondes animaux, PSN, 2014 (Alain Romestaing éd.).  

La période qui commence à la fin du XIXe siècle et se prolonge jusqu’à nos jours est particulièrement  fructueuse pour l’étude des figures animales dans la littérature. Un considérable changement de statut de l’animal s’opère en effet, que la littérature précède, accompagne ou traduit – et qui ne se réduit pas à une simple défense de la «cause animale». Les «études animales» ont pour fonction de rendre compte de ces évolutions, de dessiner des corpus nouveaux dans l’histoire de la littérature, de bâtir des ponts entres sciences, fiction et poésie. Dans ce volume, nous souhaiterions témoigner de la vitalité de ces nouvelles approches à travers des perspectives larges ou des analyses plus précises sur des textes particuliers.

Les articles (30 000 signes maximum) sont à adresser à alain.schaffner@univ-paris3.fr avant le 30 septembre 2015. Il seront soumis à un comité de lecture.

 

[1] Sur cette question, voir l’article de Stéphanie Posthumus : http://dspace.uah.es/dspace/bitstream/handle/10017/21225/état_Posthumus_ecozoa_2010_N1.pdf?sequence=1&isAllowed=y, et le livre récent de Pierre Schoentjes, Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique, Wildproject, 2015.

[2] « Les études littéraires françaises et la question de l’animalité (XXe-XXIe siècles) : bilan et perspective en zoopoétique » : http://www.epistemocritique.org/spip.php?article332#_ftnref32