
Lettres d’amour ou de rage, prières poétiques, journaux intimes singuliers, plaidoyers véhéments, missives délirantes et grimoires, les écrits d’art brut ont été créés à huis clos, dans le secret et le silence. La très grande majorité sont privés d’adresse ou réservés à quelque destinataire onirique ou spirituel. Sous le titre Écrits d'art brut. Graphomanes extravagants (Seuil), Lucienne Peiry a réuni les textes de trente auteurs, manuscrits souvent étrangement calligraphiés, enluminés, brodés, accompagnés de peintures et de dessins, mais aussi griffonnés à la hâte. Méconnus voire inconnus, ces "graphomanes extravagants" ont été découverts pour certains par Jean Dubuffet (Adolf Wölfli, Jeanne Tripier, Laure Pigeon, Carlo Zinelli) dans les années 1940-1970, d’autres (Melvin Way, Fernando Nannetti, Charles Steffen) plus récemment. Ils proviennent de plusieurs pays d’Europe (France, Suisse, Allemagne, Autriche, Italie) ainsi que du Brésil, d'Indonésie et des États-Unis. Avec eux, l’écriture trouve un souffle nouveau et déploie une poésie sauvage. Fabula vous invite à feuilleter l'ouvrage…, en attendant l'exposition qui devrait ouvrir ses portes en 2021 au Musée Tinguely à Bâle.