
Blancs, perte de contrôle par le narrateur, promesses non accomplies, fausses pistes, inachèvement… Les pannes textuelles permettent de penser le texte comme une manière de programme: un texte (le plus souvent un récit) s’avance vers une réalisation que quelque chose vient contrarier, rendant l’accomplissement textuel aussi périlleux que les événements relatés dans l’histoire. Le récit est alors "dévoyé" ou peut se lire comme une succession d’écueils. Le lecteur dupé, s’imaginant connaître sa destination, se trouve tout à coup pris au piège d’un dispositif qui le coince, qui l’arrête dans son élan et l’inquiète, comme si l’écriture intégrait la possibilité de son propre sabotage, comme si, en somme, on lui avait fait le "coup de la panne". Les Colloques en ligne de Fabula publient les actes d'une journée d'études tenue à Perpignan en mars dernier à l'initiative de Nathalie Solomon, sous le titre "Le Coup de la panne. Ratés et dysfonctionnements textuels."