Alors que les 13e Rencontres de Chaminadour à Guéret mettront Mathieu Riboulet sur les grands chemins de Jean Genet, Guillaume de Sardes ramène Genet à Tanger (Hermann) : "Début des années 70. Couché sur le dos, Jean Genet est dans son grand lit de l’hôtel Minza, en pyjama. À côté de lui, un livre ouvert de Gérard de Nerval et un journal froissé. La lumière filtre à travers les persiennes. Genet regarde le jeu du soleil sur le plafond blanc de la chambre. La voix égale du muezzin récite la prière de la mi-journée Genet l’écoute, immobile. Il est à Tanger. Il n'écrit plus depuis des années. Il ne cherche qu'à meubler le poids de ces heures vides. Mais peut-être l'essence même de la littérature est-elle l'attente?"
Son idée de la littérature, il se pourrrait que Jean Genet soit allé la chercher auprès d'un autre artiste. Soixante ans après sa sortie aux éditions L’Arbalète, L’Atelier d’Alberto Giacometti de Jean Genet demeure l’un des témoignages les plus précieux sur le travail de l’artiste et une description unique de son univers de création. Construite autour de l'ouvrage, une exposition à voir à l’Institut Giacometti (Paris) jusqu'au 16 septembre, illustre les trois principaux thèmes abordés par Genet : l’atelier, la représentation de la femme, la mort. Avec la reconstitution permanente de l’atelier de l’artiste, le visiteur découvrira ce que Genet, considérait comme "la plus importante et la plus totale" des œuvres de Giacometti, "son autre moi, l’essence et le résidu ultime de son apport artistique". Le catalogue, richement illustré par des reproductions d'œuvres de Giacometti et des pages du manuscrits de Genet, en est édité par Serena Bucalo-Mussely sous le titre Giacometti-Genet. L'atelier d'Alberto Giacometti par Jean Genet (Fage éd.). Rappelons à cette occasion le récent essai de Thomas Augais Giacometti et les écrivains. L’atelier sans fin (Classiques Garnier).