
On connaît de Koltès la trajectoire fulgurante : la rencontre avec Chéreau au début des années 1980, les pièces jouées à Nanterre-Amandiers, la reconnaissance publique et critique. On sait aussi combien cette œuvre a pu donner l’image de son temps. On sait moins combien cette vie aura surtout été ailleurs, qu’elle s’est jouée dans les confins de cités perdues, entre le delta du Niger, au cœur de la jungle du Guatemala et de ruines précolombiennes, ou près d’un lac Maya, sur les docks abandonnés de New York, et dans les nuits de Salvador de Bahia. Arnaud Maïsetti fait paraître la biographie de Bernard-Marie Koltès (Minuit). "L’écriture, la pensée et la vie de Bernard-Marie Koltès (1948 – 1989) sont liées dans un pacte qu’il forgea à vingt ans devant un théâtre de Strasbourg et qui jamais ne sera rompu : être soi-même l’auteur de sa vie. Il ne possédait qu’une morale : celle de la beauté. Et qu’une loi : le désir." Fabula vous invite à lire le début de l'ouvrage. Rappelons à cette occasion la recension pour Acta fabula par J. Majorel, sous le titre "Double Koltès", de deux essais sur le dramaturge parus aux Solitaires intempestifs : Koltès dramaturge d'A.-F. Benhamou et Koltès, le sens du monde de C. Bident.