Editos
Actualités
Displaced Objects

Displaced Objects

Publié le

En mai 1922, une exilée dénommée Marina Tsvetaieva quitte Moscou pour Berlin, décrivant soigneusement les objets qu’elle emporte avec elle. En 1939, de Paris à Moscou, elle consigne une liste des objets qu’elle ramène. Ce ne sont pas tout à fait les mêmes et n’importe comment ils sont devenus autres. Mais ils sont siens ; comme elle, ils sont en et de l’exil et leurs destins sont partiellement liés, dans les voyages successifs comme dans l’épreuve de la famine et de la disparition.  En quoi ces objets seraient-ils différents de ceux des plages de Lampedusa, des camps de la frontière marocaine ou mexicaine, des centres de rétention, des campements de  Calais ou de la Porte de la Chapelle à Paris ? Que savons-nous de leur importance, souvent vitale ? De leur manière de porter trace ? De leurs  métamorphoses ? L’objectif du projet intitulé Displaced Objects (D.O.), paraphrasant la désignation de Displaced Persons (D.P),  est de collecter de courts textes rendant compte d’objets singularisés par une expérience, celle de l’exil, et de créer ainsi un corpus de référence. Une quinzaine de textes sont déjà parus, sous la signature notamment de M. Darrieussecq, E. Montanari, C. Vollaire. (Photo : Robert Capa - Réfugiés marchant sur la route entre Barcelone et la frontière franco-espagnole, 25-27 janvier 1939)