
Daniel Arasse, La guillotine et l'imaginaire de la Terreur
Paris, Flammarion, coll. "Champs", 2010.
283 p. - 11 €
ISBN : 978-2-08-124691-1
Pourquoi la guillotine est-elle abominable ? Et de quoi au juste a-t-on horreur ? Pour répondre, il a paru fructueux d'interroger cette peur à sa source même, au moment où, à peine née, la machine est plantée au coeur d'une mise en scène, d'une exploitation spectaculaire de ses pouvoirs d'épouvante : la Terreur.Les surprises se multiplient au fur et à mesure de l'enquête : Guillotin n'est pas pour grand-chose dans l'invention de la guillotine ; à l'exception de la France, l'Europe l'utilisait, presque identique, bien avant la Révolution...
La tête coupée semble vivre encore et affronte la médecine à une impasse insurmontable...La guillotine fonde la démocratie et son emploi politique suit une ligne très cohérente. Du théâtre à la médecine, de la politique à la métaphysique, la machine à décapiter se révèle à la fois un véritable " objet de civilisation " et une image de la Révolution dans sa phase la plus radicale, en exhibant aux yeux du peuple l'égalitarisme le plus absolu.Ce livre ne cherche pas à réhabiliter la guillotine jacobine mais à mettre au jour la répulsion qu'inspire la machine et la réputation qu'elle s'est gagnée : son abject prestige.