Questions de société
Happy Birthday Lisbologna ! à Vienne et à Bruxelles pour souffler les bougies du Processus de Bologne et de la Stratégie de Lisbonne

Happy Birthday Lisbologna ! à Vienne et à Bruxelles pour souffler les bougies du Processus de Bologne et de la Stratégie de Lisbonne

Publié le par Bérenger Boulay

[ agenda militant de mars 2010 ] [ Education is not for sale ]

Sur le site de SLU:

En novembre 2009, uncollectif de syndicats et d'associations s'est créé, pour s'opposer àla stratégie de Lisbonne. Il a pris pour nom Printemps 2010. Le texte fondateur de cet appel se trouve ici et les signataires, dont SLU et SLR, ici.

Printemps 2010 a un site, en français ou en anglais. Cet article se fait l'écho des principales informations publiées sur ce site.

puce-32883.gif Contre-sommet de Vienne (11-14 mars)
puce-32883.gif Sommet alternatif de Bruxelles (25 mars - s'inscrire pour participer)
puce-32883.gif Pour un tournant européen dans la politique de l'éducation : Etudiants et personnels unis contre la destruction de l'éducation - Les syndicats de l'enseignement soutiennent les protestations des étudiants à travers l'Europe
puce-32883.gif Dossier d'ATTAC : Processus de Lisbonne / Stratégie de Lisbonne
puce-32883.gif Brussels Alternative Summit : Call Registration Program

Sur le site de SLR:

Happy Birthday Lisbologna !

Nous irons à Vienne, nous irons à Bruxelles souffler les bougies du Processus de Bologne et de la Stratégie de Lisbonne

le 3 mars 2010

Bologne brûle…

Du 11 au 14 Mars à Vienne, la Conférence des Ministresde l'Education de l'Union Européenne célèbrera (avec un an de retard)le dixième anniversaire du Processus de Bologne.

Signée en 1999, la déclaration de Bologne promettaitd'harmoniser les cursus universitaires en Europe pour faciliter leséchanges étudiants. Son résultat : des « entraves à lamobilité qui pourraient découler des modifications structurellesengendrées par le processus de Bologne. Les rares données disponiblessemblent indiquer que l'instauration de structures en trois cycles peutentraîner une stagnation temporaire, voire une réduction de la mobilitédes étudiants durant une phase d'adaptation. » [1].

Le processus de Bologne visait aussi à instaurer des « cursus modernisés et flexibles à tous les niveaux et correspondant aux besoins du marché du travail » [2].Il les a ici désarticulés, là comprimés et contraints (révoltant lacommunauté académique allemande), et partout il prend pour critère demodernité ces besoins du marché du travail que nul ne peut prévoir, pasmême les entreprises conviées à définir les programmes.

Quant à la hausse des droits d'inscription effective ouprévue partout en Europe, elle est conforme à la pudique« diversification des ressources » recommandée au niveau européen

C'est pourquoi nous serons à Vienne du 11 au 14 mars au contre-sommet international Bolognaburnsorganisé par les étudiants autrichiens en réponse à la Conférenceofficielle célébrant l'anniversaire de Bologne. C'est pourquoi enparticulier nous participerons à la manifestation du 11 mars à partirde 15 heures.


Lisbonne est un brasier…

Les 25-26 Mars 2010, à Bruxelles, le Conseil Européendes chefs d'Etat et de gouvernement célèbrera les dix ans de laStratégie de Lisbonne.

La stratégie de Lisbonne pour plus de croissance etd'emploi promettait d'investir 3% du PNB en recherche et développement.Elle fête son anniversaire par un piteux 1,90% (soit un progrès de 0,5%par rapport à 2000) avec de fortes variations selon les Etats. Descoupes budgétaires cruelles trouent le tissu de l'enseignementsupérieur et de la recherche : des milliers d'emplois scientifiques sont menacés dans les universités britanniques, où plusieurs dizaines de milliers de candidatsne trouveront cette année pas de place ; en Italie la loi Gelminiinterdit de remplacer plus d'un enseignant-chercheur sur deux et lesuniversités sont contraintes de vendre leurs biens immobiliers les plusprestigieux.

Recherche-éducation-innovation : le triangle magique dela connaissance qui devait nourrir la croissance et l'emploi a viré aulit de Procuste : il ampute impitoyablement la recherche de ce qui nesert pas à court terme l'innovation technologique et prive du même coupcelle-ci des ruptures scientifiques qui la nourrissent. Lesplus brillants scientifiques britanniques se sont récemment élevéscontre un nouveau système d'évaluation fondé sur cet aveuglement

L'autonomie des établissements d'enseignement supérieur et de recherche promue au niveau européen se définit par « denouveaux modèles de gouvernance interne basés sur l'adoption depriorités stratégiques et sur une gestion professionnelle de leursressources humaines, de leurs investissements et de leurs procéduresadministratives » [3] récompensant « les qualités de leadership ». Ces nouveaux modèles sont à l'oeuvre : le Danemark pleure sa liberté de recherche ;comme en France la loi LRU, la loi Gelmini concentre en Italie lespouvoirs entre les mains des présidents d'université, et en Espagne, laLey de Ciencia s'apprête a faire de même. 

C'est pourquoi, comme membres du Collectif Printemps 2010, nous co-organisons le Sommet Alternatif « Pour une autre Europe de la Connaissance » le 25 Mars au Parlement Européen à Bruxelles, où avec tous les présents nous énoncerons nos exigences et notre projet.


Et nous empêcherons EU-2020 de nourrir l'incendie

En même temps qu'il célèbrera l'anniversaire deLisbonne, Le Conseil Européen des 25-26 mars décidera l'agenda européendes dix prochaines années, baptisé Europe-2020.

Les documents préparatoires, qui se réfèrentexplicitement aux « valeurs fondamentales de la stratégie de Lisbonne »en préfigurent la teneur. Ils fixent comme objectif « l'acquisition dans les universités et les centres de recherche d'unebase de connaissance fortement élargie et en constante évolution quipuisse rapidement se transformer en produits, services, approches et méthodes innovants dans l'économie et la société en général ; »Ils affirment « lanécessité de réformer plus avant les modes d'administration et lesstructures de financement des universités en vue d'une autonomie etd'une responsabilisation accrues, afin de permettre le développementd'un flux de recettes plus diversifié et de favoriser une collaborationplus efficace avec le monde de l'entreprise et de doter les universitésdes moyens nécessaires pour jouer leur rôle dans le triangle de laconnaissance au niveau mondial ; »  [4]

Les instances européennes allèguent invariablement quel'enseignement supérieur et la recherche relèvent des Etats-membres,lesquels invoquent l'Europe pour masquer leur responsabilité. Il y a eula « vague anomale » qui a soulevé à l'automne 2008 les universitésitaliennes, la révolte des étudiants espagnols et le mouvement françaisdu printemps 2009. Cet automne deux mois d'occupation des universitésautrichiennes puis allemandes ont entraîné dans leur sillage d'autrespays européens. Des grèves secouent actuellement les universitésbritanniques.

Le moment est venu d'agir de concert.

C'est pourquoi nous invitonsl'ensemble de la communauté scientifique à prendre part massivementavec nous à l'un et l'autre contre-sommets, en faisant le voyage deVienne et de Bruxelles ou à défaut à prendre part aux actionsorganisées localement .


Voir aussi Sommet alternatif de Printemps Pour une autre Europe des savoirs.

[1] Commission Européenne, Communication de mai 2006

[2] Commission Européenne, Communication de mai 2006

[3] Commission Européenne, communication de mai 2006

[4]Conclusions du Conseil et des représentants des gouvernements des Étatsmembres, réunis au sein du Conseil le 26 novembre 2009, sur lerenforcement du rôle de l'éducation en vue d'assurer le bonfonctionnement du triangle de la connaissance, publiées 12-12-2009 auJournal officiel de l'Union européenne