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1848 et la littérature

1848 et la littérature

Publié le par Université de Lausanne

La révolution de 1848 a souvent été décrite comme une révolution « littéraire ». Elle a, en effet, compté des écrivains parmi ses acteurs principaux, parmi ses soutiens, parmi ceux à qui elle a donné l’envie d’entrer en politique. Surtout, une idée tenace prend forme dès les premiers jours de la Deuxième République pour se figer au courant de la décennie suivante : les événements de Février et de Juin auraient été précipités par la littérature. Pour certains contemporains, il s’agit de retirer à la lutte politique sa légitimité ; pour d’autres, il s’agit plutôt de louer le potentiel démocratique de la littérature, plus particulièrement du roman. C’est à ces débats que s’intéressent les textes de la journée d’étude « 1848 et la littérature », réunis par Mathieu Roger-Lacan et Véronique Samson, et publiés aujourd’hui dans Les Colloques en ligne de Fabula. Le dossier met en valeur les diverses façons dont l’événement révolutionnaire a mobilisé l’écrit et la parole littéraires dans son présent, des professions de foi ouvrières aux entreprises mémorialistes, en passant par l’écriture journalistique et le feuilleton. Il suit également la trace des possibilités ouvertes par l’expérience quarante-huitarde dans la littérature des années 1850 et 1860, de manière à interroger le grand récit des lettres françaises, qui fait de 1848 le point de départ d’une modernité dépolitisée.