
Traduction de Valentin Deccoppet et Camille Bloomfield
Georges Perec et son ami Eugen Helmlé, traducteur allemand des Choses et de La Disparition, ont travaillé main dans la main pour écrire cette pièce exceptionnelle, mettant en scène une machine à décrypter la poésie. Conçu en 1968, mais publié pour la première fois en français, ce texte précurseur interroge le potentiel créateur de l’informatique jusqu’à ses limites.
Le héros de La Machine est un ordinateur. Un ordinateur du passé, qui préfigure à bien des égards les potentialités de l’actuelle IA. Une unité de contrôle et trois processeurs vont décortiquer sous vos yeux un poème de Goethe. Ce texte issu d’une commande de la radio sarroise en 1968, dont on a perdu tout plan ou toute archive en français, Perec aurait aimé, d’après sa correspondance, en faire une version française à partir d’un poème canonique français : l’occasion ne lui a jamais été offerte.
Le traducteur Valentin Decoppet et la poète Camille Bloomfield se sont saisis de l’idée, et offrent en complément à La Machine, un hommage en forme de « mise à jour » qui réinterprète le texte original non plus d’après un poème de Goethe mais d’après un poème de Paul Verlaine, la Chanson d’automne.
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Georges Perec (1936-1982), membre de l'Oulipo, a fondé ses œuvres sur l'utilisation de contraintes formelles, littéraires ou mathématiques. Il a obtenu en 1965 le prix Renaudot pour son premier roman Les Choses et le prix Médicis, en 1978, pour La Vie mode d’emploi.
Eugen Helmlé (1927-2000) est le traducteur préféré de Georges Perec. Il a aussi traduit, entre autres, Marguerite Duras, Jean Echenoz, Martin Winckler.
Valentin Decoppet, spécialiste de l’œuvre de Helmlé, il a publié un roman (Les Déshérités en 2021), un livre de poésie expérimentale (Charpilles en 2025).
Camille Bloomfield est poète, traductrice de l’italien et de l’anglais, co- fondatrice de l’Outranspo (Ouvroir de translation potencial), qui défend une approche créative de la traduction. Poèmes typodermiques (2023) est son dernier livre paru.
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