
La Modernité s’est construite depuis la rupture évolutionnaire de 1789 autour de la scission : le monde a cessé d’être perçu comme une Totalité. Il s’est ensuivi une série d’effondrements : du Cosmos, de Dieu, de l’Histoire, de l’Autorité. En dépit des crises et des anxiétés, la Modernité est ainsi devenue la véritable raison du monde.
Et pourtant, l’époque que nous traversons se montre bien différente. Ce n’est pas seulement la société ouverte qui est en péril, mais l’esprit moderne lui-même. Les grandes croyances hégémoniques de la Modernité occidentale, à commencer par l’idée même du Progrès, vacillent devant un ensemble de phénomènes inédits. Les certitudes de jadis (ontologiques, culturelles, géopolitiques…) sont ébranlées par différentes critiques modernes, contre-modernes, mais surtout antimodernes, visant à rétablir la Totalité. Dans ce nouveau paysage, nous manquons cruellement de boussole pour nous repérer et pour déchiffrer la complexité des positions en jeu.
Cet ouvrage dresse un panorama sans concession de ces changements et débats, et déploie un plaidoyer pour un nouvel esprit de la Modernité. Car face à tous les défis à venir, il faudra demain être plus modernes que jamais.
On peut lire sur nonfiction.fr un article de C. Ruby sur cet ouvrage…
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Sommaire
Introduction
PREMIÈRE PARTIE. La civilisation de la scission
Chapitre I. La modernité et ses politiques de certitude
1. La conscience moderne et la fin de la Totalité
2. De la science moderne
3. L’objectivité et le sujet : deux certitudes
4. L’essor de la puissance technique
5. La philosophie du Progrès
6. L’impératif de l’égalité
7. Le changement comme destin
8. L’idée du marché
9. L’intégration de la vie sociale
10. Le libéralisme, ou la politique des scissions
11. Les convictions de l’art moderne
12. Les certitudes paradoxales de l’expérience moderne
DEUXIÈME PARTIE. Les trois critiques de la modernité
Chapitre II. La critique moderne
1. De l’ambivalence
2. Des torsions
3. De l’amputation
4. De la trahison
5. Des totalisations
6. De l’Holocauste
Chapitre III. La critique contre-moderne
1. Contre l’individualisme
2. Contre la médiocrité
3. Contre l’égalité
4. Contre le changement
5. Contre l’occidentalisation
6. Contre la fin de la religion
Chapitre IV. La critique antimoderne
1. La religion comme Totalité
2. La politique comme Totalité
3. La hiérarchie comme Totalité
4. L’identité comme Totalité
5. La technique comme Totalité
6. La nature comme Totalité
TROISIÈME PARTIE. Le nouvel esprit de la modernité
Chapitre V. La fin des certitudes
1. La philosophie de la contingence
2. L’écologie et la réinitialisation de la modernité
3. Des sociétés vulnérables |
4. L’illimitation et l’institution des limites
Chapitre VI. L’ère des controverses-sans-fin
1. Des connaissances multiples
2. Le droit d’inventaire permanent
3. La politique comme problématisation
4. Perplexités historiques
Chapitre VII. Apprendre des incertitudes
1. Les apprentissages de la liberté
2. Pour un humanisme intégral
3. Repenser l’essor technique
4. Critique du changement
Chapitre VIII. Les enjeux des singularités
1. Vivre sans société
2. L’individualisme et la singularité
3. L’art contemporain ou la création tous azimuts
4. Les mutations de la spiritualité
CONCLUSION
Indications bibliographiques