
Du XVIIIe au début du XIXe siècle, les lettrés ont fabriqué un certain nombre d’images sur la période médiévale dont nous sommes toujours imprégnés : la violence, les ténèbres, le déclin... Mais ils ont aussi célébré une Italie urbaine, libre et rationnelle, qui échappa à de tels excès. C’est l’invention de ce Moyen Âge singulier que nous révèlent les discours d’érudits, de philosophes, d’historiens et de voyageurs. En dévoilant la manière dont Muratori, Voltaire, Sismondi et d’autres ont affirmé leur goût pour le passé médiéval italien, ce livre démontre que cette époque était loin d’être entièrement rejetée avant le romantisme.
Ainsi sont mises à nu les raisons qui ont conduit à l’idéalisation progressive et inédite du passé communal de la Péninsule, et les stratégies des savants pour l’étudier et l’écrire. L’intérêt grandissant pour le Moyen Âge marque également de façon durable les pratiques de voyage et les perceptions spatiales, politiques et culturelles de l’Italie moderne.
Sommaire
Partie I. – Écrire le Moyen Âge italien
Chapitre 1. – Des Lumières à Sismondi
Chapitre 2. – L’incessant mouvement des cités italiennes
Chapitre 3. – Cités et citoyens en armes
Chapitre 4. – Venise et Florence, deux mythes opposés
Chapitre 5. – Des « fourmis » aux esprits libres
Partie II. – S'approprier le Moyen Âge italien
Chapitre 6. – Voir l’Italie à travers le passé médiéval
Chapitre 7. – Des cultures historiques au service du voyage
Chapitre 8. – Désir de Moyen Âge : les paysages
Chapitre 9. – Traces médiévales : monuments et arts