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Nouvelle parution
Giovanni Testori, Luchino

Giovanni Testori, Luchino

Publié le par Marc Escola

Giovanni Testori a entretenu une longue relation de travail et d’amitié avec Luchino Visconti. Mais l’on ignorait qu’il avait consacré un extraordinaire portrait biographique au célèbre metteur en scène. Retrouvé récemment parmi ses documents, Luchino constitue le profil, sur plusieurs strates, d’une des grandes personnalités culturelles du XXe siècle, observée par qui a collaboré avec lui en plusieurs occasions (depuis le scénario de Rocco et ses frères jusqu’aux mises en scène de L’Arialda et de La Monaca di Monza).

Élaboré durant les premiers mois de 1972, après Mort à Veniseet pendant la préparation de Ludwig, le texte fut interrompu après une rupture mémorable entre Testori et Visconti, suivie de la décision, déclarée (mais évidemment jamais mise à exécution), de détruire le manuscrit. Testori fait émerger des traits de caractère, des exigences expressives, des manières de vivre et d’aimer de Visconti, dans la tentative d’en saisir ce qu’on aurait appelé autrefois sa « poétique ». Dans la littérature surabondante qui concerne le metteur en scène milanais cette voix se détache par la rigueur de ses analyses et la lucidité de sa synthèse.

Giovanni Testori (1923-1993), poète, dramaturge, romancier, historien de l’art et critique littéraire, a laissé par son œuvre multiforme une trace forte et très originale dans la culture italienne des années Cinquante jusqu’à sa mort. Ses études d’histoire de l’art s’inscrivent dans le sillage du magistère de Roberto Longhi et sont consacrées plus particulièrement à la peinture lombarde. Son œuvre narrative, théâtrale et poétique est marquée par une forte tension expérimentale, où convergent le refus des conventions réalistes, le recours au dialecte et la déformation expressionniste. Au cours des années Cinquante et Soixante il a raconté la banlieue milanaise dans le cycle des Segreti di Milano [Secrets de Milan]. Dans les années Soixante-dix, avec la « Trilogia degli scarrozzanti » (L’Ambleto, Macbetto et Edipus) il a créé une langue dramaturgique très personnelle. Charnalité, tension religieuse et obsession de la mort dominent dans la trilogie successive d’oratorios sur des thèmes sacrés, Conversazione con la morte, Interrogatorio a Maria et Factum est.

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un billet sur cet ouvrage…

Lire aussi sur le billet de P. Assouline sur son blog larepubliquedeslivres.com…