
Longtemps considéré exclusivement comme "l’art de la présence", impossible à saisir et à reproduire par des moyens mécaniques qui ne pouvaient que le dénaturer, le théâtre est entré résolument, depuis plus de 150 ans, dans "l’ère de la reproductibilité technique" dont parlait Benjamin. Selon quelles modalités l’a-t-il fait, et quelles réponses esthétiques a-t-il produites ? Que nous apprennent ces réponses sur la nature de l’événement théâtral et la place qu’il peut avoir encore aujourd’hui dans nos sociétés ? La préservation de sa mémoire suppose-t-elle nécessairement une dévitalisation de ses productions ? L’utilisation des formes reproductibles mécaniquement sur scène modifie-t-elle fondamentalement son rapport à "l’aura" ? Toutes ces questions seront au cœur des interventions et des discussions du colloque qui se tiendra eu 2 au 4 avril à la Bibliothèque Sainte-Barbe, à l'initiative d'Arnaud Rykner dans le cadre d’un programme conjoint de l’Institut Universitaire de France et de l’Institut de Recherche en Études Théâtrales de la Sorbonne nouvelle.
(Illustr. : Brume de Dieu, spectacle de Claude Régy, 2010, d'après Les Oiseaux de Tarjei Vesaas)