
Quelle est la place de la littérature dans notre monde contemporain ? De tout temps, elle a suscité méfiance, attaques ou censure, mais l'art d’imaginer les autres semble aujourd'hui plus que jamais remis en question. Que perdrions-nous s’il disparaissait de nos vies ? Qu’apporte-t-il qui ne se pourrait trouver dans les autres formes d’écriture ? Dans les quatre essais rassemblés sous le titre La Traduction du monde (Seuil), issus de conférences données en octobre 2022 à l’Université d’Oxford, Juan Gabriel Vásquez explore les caractéristiques du roman et sa capacité unique à traduire la complexité de l’expérience humaine : le mystère de chaque vie, notre lien avec le passé, la relation ambiguë que nous entretenons avec la politique. Pour asseoir son propos, il convoque une pléiade d’écrivains – Cervantès, Conrad, Defoe, Kundera, García Márquez, Proust, Tolstoï, Tchékhov, Yourcenar et bien d’autres –, mais aussi sa propre expérience de romancier et de lecteur.