Henri Lee a cinq ans lorsque son père meurt. Sa mère élève seule cet enfant tour à tour turbulent et distrait, captivé par ses rêveries, souvent inquiet, loin d’être innocent. Renvoyé de l’école, il est adolescent lorsqu’il quitte pour la première fois la ville où il a grandi. C’est à la campagne que sa vocation lui apparaît: il sera peintre.
Avec ce roman de formation inspiré de sa propre vie, Gottfried Keller restitue dans sa langue imagée et ample le regard émerveillé de l’enfance, les élans de la jeunesse et la naissance de l’amour. En quête de son art, Henri admire le ciel au-dessus des montagnes et parcourt à pied une Europe recouverte de forêts. Il connaît la joie, la honte, le doute, le désir, et nous invite à le suivre dans ses errances et ses ambiguïtés, ses heures de désespoir comme ses instants de grâce.
—
Gottfried Keller (1819-1890) a été successivement et alternativement peintre, poète politique, romancier (Henri le Vert et Martin Salander), dramaturge et homme politique (en tant que chancelier d’Etat à Zurich). « Le rire perdu », la dernière nouvelle des Gens de Seldwyla, retrace la vie politique de Keller, de l’euphorie de la transformation libérale de la Suisse en 1848 à la désillusion. Comptant parmi les maîtres du réalisme européen, Keller teinte son écriture d’un « supplément d’imagination » qui peut façonner la réalité en idylle aussi bien qu’en grotesque, tandis que son goût pour l’ironie bascule parfois dans une satire mordante.
—