Préface et appareil critique par Emmanuel Bauchard
Le merveilleux exprime le besoin de dépasser les limites imposées, imposées par notre structure, d’atteindre une plus grande beauté, une plus grande puissance, une plus grande jouissance, une plus grande durée. Il veut dépasser les limites de l’espace, celles du temps, il veut détruire les barrières, il est la lutte de la liberté contre tout ce qui la réduit, la détruit et la mutile; il est tension c’est-à-dire quelque chose de différent du travail régulier, du machinal: tension passionnelle et poétique.
Pierre Mabille, médecin, solidaire des mouvements prolétarien et surréaliste a jugé qu’« il n’était pas inutile de rassembler sur une arche fragile quelques-uns des textes les plus signicatifs du passé et du présent ». En suivant un élan mystique ou poétique, le choix qu’il propose nous autorise « le périlleux itinéraire de la grande aventure ».
Médecin, anthropologue et écrivain, Pierre Mabille (1904-1952) est chef de clinique à la Faculté de Médecine, puis chirurgien. Il rencontre André Breton dont il devient l’ami et adhère au mouvement surréaliste. En décembre 1945, Breton le retrouve à Haïti. Mabille, alors conseiller culturel de l’ambassade de France à Port-au-Prince, lui offre l’occasion d’assister à des cérémonies vaudoues. De retour en France, en 1948, Pierre Mabille collabore à la revue surréaliste Néon. Il décède en 1952.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Mabille à merveille", par Philippe Artières (en ligne le 30 novembre 2024)
Figure considérée comme périphérique au mouvement surréaliste, Pierre Mabille (1904-1952) est pourtant un membre actif dans le groupe fondé par André Breton, qu’il rencontre en août 1934. La réédition de son Miroir du Merveilleux fait partie des heureuses surprises dans la célébration dont les surréalistes font l’objet aujourd’hui.