Figure incontournable de l’avant-garde du XXᵉ siècle, connu pour le geste iconoclaste du ready-made, Marcel Duchamp a trop vite été lu et interprété comme un artiste de la fin de l’art. Duchamp serait celui qui voulait, selon ses propres mots, « liquider complètement l’art » ou « tourner l’art en dérision ». Mais, à le suivre dans ses œuvres et ses déclarations, on découvre assez vite une autre facette, celle d’un artiste qui, tout en affirmant vouloir ne plus produire d’œuvres, repense la fonction de l’art à partir de nombreux emprunts à une culture fin-de-siècle croisant anarchisme et symbolisme.
S’appuyant pour partie sur les propos de Duchamp lors d’une fameuse conférence de 1957 consacrée au « processus créatif », cet ouvrage examine le poids et la fonction de cet héritage dans lequel Duchamp puise non seulement des modèles (médium, esthète, thaumaturge), mais un esprit de transgression qui annonçait, avant l’heure, une refonte radicale des notions d’auteur et de performance artistique, à grande distance de la démystification de l’art annoncée.
Essai
Nouvelle parution
Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne