Annie Stora-Lamarre nous invite à ressentir la mémoire et la douleur de l’exil. La mémoire qu’elle questionne, c’est celle de ses années constantinoises ainsi que celle du Paris des années 1960 où elle décrit la relégation dans les banlieues et une impression de marginalisation.
Sa traversée des mondes juifs séfarades et ashkénazes mobilise des sources diverses : archives policières, autobiographies, littérature… Aux questionnaires de naturalisation, les Juifs de la migration restent « bouche cousue » et ne dévoilent rien. De ces silences rusés surgissent mille façons flamboyantes d’être juif et juive.
L’ouvrage entrecroise l’histoire des Juifs exilés, migrants ou français, celle des sensibilités du judaïsme et de ses courants avec celle de la politique migratoire de la 3eRépublique. La rencontre de ces histoires donne pleinement voix au silence du migrant.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un billet sur cet ouvrage…