Louis-Benoît Picard, August von Kotzebue, La Petite ville, suivie de La Petite Ville allemande (éd. Alain Montandon)
L’arrivée d’étrangers dans une petite ville de province est l’occasion de porter un regard critique sur le fonctionnement d’une communauté à travers des ressorts dramatiques aussi variés que plaisants. C’est ainsi que Picard publie sa comédie en 1801, tandis que Kotzebue publie la sienne en Allemagne une année plus tard. Ces deux hommes de théâtre furent des créateurs extrêmement prolifiques et célèbres en leur temps et ces deux comédies qui connurent un très vif succès par les caractères et les intrigues représentent un tableau moral et social très vivant des mœurs provinciales françaises et allemandes. Le thème lui-même inspira Gogol en écrivant le Revizor.
La rivalité entre la grande et la petite ville mise en scène autrefois par Molière fait désormais l’objet de discussions animées. Si chez Picard les provinciaux n’ont d’yeux que pour Paris, les habitants de Krähwinkel en revanche sont persuadés que leur petite ville allemande est bien supérieure à la Résidence. Cette confrontation de la petite ville et de la capitale établit un des motifs récurrents de la littérature du XIXe siècle dans la description des mœurs provinciales.
Alain Montandon, professeur émérite de littérature comparée à l’Université Clermont Auvergne, membre honoraire de l’IUF, s’intéresse d’un point de vue sociopoétique, aux représentations sociales dans les littératures.
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Version PDF : e-EAN : 9782745361271. 35 €