
Au XVIIIᵉ siècle, les murs de Paris se couvrent d’affiches. Celles-ci publient les lois et les règlements, annoncent les spectacles et les décès, proposent des marchandises à acheter et des emplois à pourvoir, diffusent les nouvelles et les rumeurs, moquent les autorités, défendent ou détruisent les réputations. Elles attirent la curiosité des passants et la méfiance du pouvoir. Pendant la Révolution, ces imprimés éphémères jouent un rôle essentiel dans la production et la contestation du nouvel ordre politique, au point de fasciner les contemporains. Ils révèlent les dynamiques d’une ville captivée par les logiques commerciales du capitalisme et par un flux d’informations en constant mouvement.
Historien de la ville et des médias, Laurent Cuvelier plonge au cœur d’archives inédites pour reconstituer le panorama visuel d’une cité en pleine mutation. Il montre que la profusion des affiches, loin d’être un simple objet de curiosité, a fait du Paris des Lumières puis de la Révolution un véritable laboratoire de la modernité urbaine.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"La ville écrite", par Philippe Artières (en ligne le 27 décembre 2024)
Portés par les travaux sur l’histoire des écritures exposées (placards, affiches, graffitis et autres plaques), de nouveaux travaux contribuent à une vision inédite de nos cités, celle d’une ville écrite. Dans un livre érudit, s’appuyant sur un ensemble de plusieurs milliers d’affiches, l’historien Laurent Cuvelier propose un « tableau de Paris » qui rend visibles notamment ceux que désormais on nomme les « travailleurs de l’écrit » (des typographes aux afficheurs), en charge des murs des grandes villes. La ville captivée du dix-huitième siècle se révèle un espace sensible où affichages publicitaires, politiques et administratifs se concurrencent et génèrent une politique de la subversion.