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Le style en (icono)texte : littérature et bande dessinée (Paris)

Le style en (icono)texte : littérature et bande dessinée (Paris)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Arianna Bocca-Pignoni)

Première séance du séminaire de recherche "Le style en (icono)texte : littérature et bande dessinée"

11 octobre 2024 - 16h-18h (Maison de la Recherche, 28 rue Serpente, salle D223) 

L'argumentaire général du séminaire est disponible ici

Astrée Ruciak - "De la personne au personnage : la sorcière, une construction stylistique"

Avant d’être mise en lumière comme un personnage, « la sorcière » est une accusée relevant d’une catégorie juridique. Le XVI e et le début du XVII e siècles renouvellent ce constat à mesure que les démonologues comme Jean Bodin, Henry Boguet, Pierre Le Loyer ou Pierre de Lancre réexaminent les pouvoirs du diable et de sa secte dans leur Démonomanie, Discours exécrable des sorciers, Discours et histoires des spectres et Tableau de l’inconstance des mauvais anges et démons. Si nos quatre auteurs ont recours à de mêmes faisceaux stylistiques pour accréditer la culpabilité de ces femmes, la figure de la sorcière gagne aussi en consistance à mesure qu’ils l’intègrent dans un dispositif de monstration de plus en plus ambigu. Les choix de style qui entérinent le stéréotype côtoient dès lors ceux qui dramatisent – pour le plus grand plaisir du lecteur – sa monstruosité. Nous souhaitons dès lors mettre en évidence quelques-uns de ces procédés, aussi bien du côté d’une pratique propre au genre démonologique que des variations individuelles où le style d’auteur contribue à forger de merveilleuses coupables.

Astrée Ruciak est enseignante à Lille, agrégée de Lettres Modernes et actuellement en sixième année de thèse sous la direction de Mme Anne Pascale Pouey-Mounou à Paris Sorbonne Université, au sein de l’unité de recherche 4509 « Sens, Texte, Informatique, Histoire ». Sa thèse a pour objectif d’étudier les modalités et les effets de la rhétorique du surnaturel dans quatre ouvrages démonologiques du tournant des XVIe et XVIIesiècles (Jean Bodin, De la Démonomanie des sorciers, 1580 ; Henry Boguet, Discours exécrable des sorciers, 1603 ; Pierre Le Loyer, Discours et histoires des spectres, 1605 ; Pierre de Lancre, Tableau de l’inconstance des mauvais anges et démons, 1612). Sa problématique consiste à étudier comment les interactions entre une langue judiciarisée et une langue littérarisée permettent d’élaborer un langage démonologique commun qui assoit toutefois plusieurs positionnements génériques. Ce questionnement s’inscrit dans la continuité de ses deux mémoires de Master, qui s’interrogeaient sur le dispositif narratif et l’écriture de la monstruosité respectivement dans les Histoires prodigieuses de Pierre Boaistuau, et dans le genre de l’histoire tragique (Pierre Boaistuau, François de Belleforest, François de Rosset).

Anna Denis - "Du feuillet à la planche : le Moyen-Âge en cases"

La résurgence de la référence médiévale dans nos sociétés occidentales contemporaines est un phénomène bien identifié et étudié depuis quelques décennies. De fait, le Moyen Âge traverse tous les pans de notre culture, s’infiltre dans les publicités, investit les discours politiques. Quant aux arts, ils se parent eux aussi de couleurs médiévales. Les divers réemplois de cette matière issue d’un long passé millénaire se traduit par une multiplicité d’expériences et de projections dissemblables voire même inconciliables. En fait, le Moyen Âge apparait surtout comme un outil efficace pour penser le monde contemporain dans toute son hétérogénéité et sa complexité. En matière artistique, les modalités de mise en scène du Moyen Âge dépend souvent des spécificités du medium utilisé. S’il apparait difficile de parler d’un « style » de bandes dessinées « médiévales » ou « médiévalistes », car cela reviendrait à les considérer comme un ensemble homogène, en revanche, l’étude des emprunts et divers réemplois d’un motif médiéval et de son impact sur le style d’un·e auteur·ice peut s’avérer féconde. Tel sera l’objectif de cette intervention.

Actuellement en 3e année de thèse, Anna Denis travaille sur les représentations des personnages féminins dans la
bande dessinée médiévaliste franco-belge du milieu des années 1960 à nos jours. Elle travaille sous la
direction de Vincent Ferré et de Yolaine Parisot à l’Université Paris-Est Créteil.

Inscription obligatoire aux adresses suivantes :

arianna.bocca[a]etu.sorbonne-universite.fr

clara.cini[a]sorbonne-universite.fr

norbert.danysz[a]univ-lyon2.fr