Après avoir dit l'automne dernier toute sa sympathie pour Lady Di. La princesse qui rata son conte de fées (Les Pérégrines), et accompli un peu en amont une désopilante Mission Comédie, de longue lutte avec Florian Pennanech (Les Belles Lettres), Sophie Rabau nous fait entrer dans Le Bal masqué de Théodore Reinach (Les Belles Lettres encore). Beaulieu-sur-Mer, années 1920. Un bal masqué est organisé à la villa Kérylos, une bâtisse construite dans le style grec antique par le notable et philologue Théodore Reinach. Parmi les invités, Marika Anninos, la grand-mère de l’autrice, qui a quitté sa Grèce natale pour suivre un officier de marine en France. Marika se voit rejetée par sa belle-famille parce qu’elle ne répond pas à l’idéal d’une Grèce antique rêvée dont Théodore Reinach se fait le champion, peut-être pour oublier l’antisémitisme dont la menace plane déjà en France. Alors Marika comprend qu’il faut mettre en mouvement ces marbres grecs, pour que la Grèce éternellement morte de Théodore Reinach et sa France non moins raide puissent voler, s’envoler, danser enfin. Un roman virevoltant sur l’appropriation culturelle, les humanités, l’exil et l’hospitalité. Fabula vous invite à lire un extrait de ce récit…
(Photo. : Grand salon (Andron) de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer, édifiée par Théodore Reinach en 1908, propriété de l'Institut de France)