Mort d'Éric Hazan : “La Fabrique est orpheline”, par Stella Magliani-Belkacem et Jean Morisot (Actualitte.com)
Stella Magliani-Belkacem et Jean Morisot ont communiqué un texte en hommage au fondateur des éditions La Fabrique, Éric Hazan, décédé ce 6 juin. Le site Actualitte.com e reproduit le message dans son intégralité.
"Nous avons appris le décès ce matin d’Eric Hazan, son fondateur en 1998 et celui qui depuis vingt-cinq ans a construit de ses mains larges et accueillanteson catalogue, livre après livre.
Né à Paris en 1936 dans une famille juive, d’une lignée d’éditeurs et d’imprimeurs, Eric se tourna vers la médecine et une carrière de chirurgien durant laquelle il révolutionna la discipline en réalisant le premier pontage coronarien en Europe et en charpentant son versant pédiatrique. En 1983, il reprit les éditions Hazan fondées par son père auxquelles il donna un second souffle.
La Fabrique fut la dernière aventure de sa vie professionnelle, sa maison, où il a accueilli tant d’ami•es et dont il a parfait les fondations pour résister aux tempêtes. Une maison qu’il a su au fil des ans imposer dans le paysage, sans rien céder de son indépendance ni de son audace, avant, délicatement, de céder la main. Israël-Palestine, l’égalité ou rien (Edward Said), L’édition sans éditeurs (André Schiffrin), Aux bords du politique(Jacques Rancière), Pour en finir avec la prison (Alain Brossat), Pour le bonheur et pour la liberté (Robespierre) : ces titres parmi les premiers qu’il a publiés, il faut bien les lire car ils disent au fond l’essentiel de ses engagements, de son style, de son optimisme aussi qui le gardait d’accorder trop d’importance à l’ennemi. […]"