Questions de société
Carlos Álvarez, Henri de Lubac et Michel de Certeau

Carlos Álvarez, Henri de Lubac et Michel de Certeau

Publié le par Marc Escola

Deux jésuites. Le drame qui s’est joué entre ces deux hommes est aussi celui de toute une génération, ou plutôt de deux générations, qui se sont affrontées en France de 1940 jusqu’aux années 1980.

D’un côté, il y a Henri de Lubac, le théologien, le patrologue, le fougueux partisan de l’aggiornamento devenu cardinal réputé conservateur aux lendemains du concile Vatican II. De l’autre côté, on trouve Michel de Certeau, l’historien de la mystique, l’ardent défenseur de l’ouverture à la psychanalyse et aux sciences humaines.

Et en arrière-plan, mais qui sont en fait l’objet profond de cette étude historique et théologique, de multiples crises. La crise de Mai 68. Celle de l’Église. Celle de la Compagnie de Jésus, qui voit le nombre de vocations chuter. Car derrière les débats et le conflit, intellectuel mais aussi personnel, qui a pu exister entre Lubac et Certeau, et plus largement entre les partisans de la rupture et ceux de la continuité avec la tradition, une question : comment surmonter les crises que nous vivons ?

Carlos Álvarez s’attelle à un sujet difficile, sinon périlleux, mais essentiel pour comprendre les évolutions et les tendances qui continuent d’influencer la théologie, et plus largement la spiritualité contemporaine.

Une étude menée avec brio, critique mais bienveillante, de deux figures majeures du xxe siècle.

Jésuite, professeur de théologie à la PUC-Chile, Carlos Álvarez est également chercheur en théologie à l’Institut de théologie et études religieuses (ITER) de l’Universidad Alberto Hurtado. Il a publié de nombreux articles dans différentes revues scientifiques au Chili et à l’étranger.

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Théologie et sciences humaines ", par Richard Figuier.

L’analyse des relations entre deux grands jésuites du XXe siècle, Henri de Lubac (1896-1991) et Michel de Certeau (1925-1986), éclaire les difficiles relations entre théologie et sciences humaines et repose la question de leurs situations respectives dans une société post-chrétienne.