La 10e section du CNU, réunie le 29 mai 2024, exprime sa vive opposition à l’actuel projet de réforme des concours de recrutement d’enseignants du primaire et du secondaire. Alors que la maîtrise des savoirs, associée au savoir-faire pédagogique, est une condition requise pour exercer la profession d’enseignant, tous les éléments de la réforme annoncée laissent craindre un évidement des contenus, une marginalisation du rôle joué par les universités, et in fine une baisse de la qualité de la formation des enseignants.
La section 10 « Littératures comparées » constate que le projet de réforme est incompatible avec une ambition d’internationalisation et menace les enseignements donnant une dimension européenne et mondiale à l’étude de la littérature dans le secondaire et dans le supérieur.
Son application dans les délais annoncés, c’est-à-dire dans la précipitation, n’est guère envisageable pour des personnels déjà sous tension, et elle aurait pour effet immédiat d’accroître une instabilité qui depuis plus d’une décennie nuit grandement à l’attractivité de la profession enseignante.
Comme d’autres sections du CNU, la section 10 demande donc un moratoire sur la réforme et l’organisation d’une concertation avec toutes les instances représentatives du monde de l’éducation, y compris celles de l’ESR.
Motion adoptée à l’unanimité.