Immortalisé par l’immense succès de Picciola (trois cents éditions françaises à l’heure actuelle), Saintine, ou plutôt Joseph-Xavier Boniface (1795-1865), n’a pourtant jamais fait grand cas de la gloire rencontrée dès sa jeunesse. Sa personnalité discrète, son physique bonhomme et sa vie sans histoire ont sans doute contribué à cette injuste méconnaissance d’une œuvre considérable et originale. Or le talent de Saintine se manifeste de manière éclatante dans le recueil publié en 1864, près de trente ans après Picciola et un an avant la mort de son auteur : La Seconde Vie.
À la suite de Nodier et de Nerval, Saintine y propose une trentaine de contes spirituels et fantaisistes sur le thème du rêve. La prose alterne avec la poésie, les rêveries diurnes succèdent aux rêves nocturnes, et la jusquiame s’allie au vin pour donner la berlue... Réédité pour la première fois et augmenté d’une étude liminaire, La Seconde Vie convie le lecteur à une folle échappée hors de la réalité raisonnable, en direction du paradis des fleurs, de Neptune, de la lune, et de bien d’autres régions inexplorées par ceux qui ne savent pas rêver...