L’oppression est limitation d’une expérience, assignation d’un corps. L’oppression suppose le sujet sur lequel elle s’exerce, elle n’est étouffement qu’en étant insupportable. Si l’expérience de l’oppression prépare une résistance possible, c’est parce qu’elle est d’emblée paradoxale.
En montrant que l’oppression caractérise indissociablement une violence sociale objective et la manière dont celle-ci est singulièrement perçue, éprouvée et signifiée, ce livre cherche à penser l’oppression en termes d’expérience vécue. Afin d’élucider comment elle affecte les corps, les rapports intersubjectifs ou les relations à la temporalité et à l’espace vécu, l’ouvrage déploie une phénoménologie allant au cœur de l’objectif et du subjectif, des rapports sociaux et des expériences ordinaires.
Faisant résonner les œuvres de Simone de Beauvoir et de Frantz Fanon avec les textes de Richard Wright ou ceux de la pensée féministe contemporaine, l’autrice met au jour certaines dimensions typiques du vécu d’oppression et ouvre une voie nouvelle pour conceptualiser l’expérience, la subjectivité et les corps en tant qu’ils sont traversés par le sexisme et le racisme. Mais l’analyse ne s’attache pas simplement aux dépossessions et blocages suscités par l’oppression : elle envisage l’expérience dans ses possibilités et devenirs, ouvrant la voie d’une phénoménologie des résistances politiques.
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Sommaire
Introduction
1. Ce qui compte comme expérience
2. Lectures de Simone de Beauvoir et de Frantz Fanon
3. Aux limites de l'expérience
4. La temporalité vécue de l’oppression
5. Individualisation de la souffrance et exclusion sociale
6. « Prendre conscience » de l’oppression ou comment transformer la perception politique
Conclusion
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On peut lire sur laviedesidees.fr un article sur cet ouvrage :
"La discrimination comme épreuve", par Frédérique Jean (en ligne le 22 mai).