Son nom est si bien associé à celui de son mari, Émile de Girardin, l'un des hommes de presse les plus puissants du XIXe siècle, que l'on méconnaît son œuvre propre. Delphine de Girardin fut pourtant une poète prodige, une chroniqueuse célèbre, mais aussi une dramaturge de renom : dans sa comédie en prose Lady Tartuffe (1853) que réédite Sylvain Ledda dans la collection GF-Flammarion, elle brocarde les mœurs aristocratiques et la philanthropie de façade que pratiquent les élites. Mais plus qu’une satire, cette pièce, qui connut un beau succès, est aussi une évocation subtile de la condition féminine de l’époque, où les femmes sans fortune doivent déployer des trésors d’inventivité pour gagner leur place au soleil. Paraît dans le même temps aux Éditions des Véliplanchistes La Canne de M. de Balzac (1836), avec une préface de Marie-Ève Thérenty : un roman aux allures de portrait humoristique, social et culturel du Paris des années 1830, où Delphine de Girardin rend hommage à son mentor, et aux femmes de lettres de son époque qui déclament leur poèmes dans les salons littéraires. Saluons au passage la réédition de l'essai de Marie-Eve Thérenty, Femmes de presse, femmes de lettres. De Delphine de Girardin à Florence Aubenas (CNRS éd.), dont Fabula donne à lire un extrait…
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Publié le par Marc Escola