« Votre sage-femme vous l’a bien dit, il n’y a pas de mots, oui car les mots, c’est pas nous, les mots, c’est dans les livres, alors achetez-vous un bouquin ! Quoi, vous n’en avez pas trouvé qui décrivent ça, en littérature, vous vous foutez de moi, avec toutes ces fausses couches, il n’y en a pas une qui s’est fendue d’un roman sur le sujet ? Vous avez bien regardé ? Du côté de, je sais pas, celles qui parlent des femmes… »
Avec une sensibilité à vif et un humour à toute épreuve, Claire Le Men évoque son intime expérience dans un texte singulier qui relève à la fois du récit et de l’essai. L’ancienne interne en psychiatrie explore ce « non-événement » si courant et si caché que constitue la fausse couche à travers le personnage de Lucile, jeune trentenaire confrontée à un deuil impensable, puis en son nom propre.
Réflexion sur la médecine et la littérature, sur le pouvoir des mots et les méfaits du silence, Le non-événement (qui salue Annie Ernaux) s’inscrit dans le sillage des textes féministes qui font bouger les lignes en brisant les tabous.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Faire exister l’évènement", par Patrick Avrane (en ligne le 17 juin 2024).
Par son écriture vive et singulière, dans un texte à la fois intime et distancié, Claire Le Men, qui a fait des études de médecine, s’inscrit dans le mouvement féministe. Réflexion sur le pouvoir des mots et les méfaits du silence, Le non-événement est un livre qui sort la fausse couche de son effacement. Ni banale ni catastrophique, elle est un événement vécu. L’auteure, avec son ton très personnel, sait en rendre compte.