Questions de société
Christine van Geen, Allumeuse. Genèse d'un mythe

Christine van Geen, Allumeuse. Genèse d'un mythe

Publié le par Marc Escola

Salomé, l’allumeuse par excellence, tant décrite et tant peinte, toujours représentée en femme lascive et cruelle, enflammant son beau-père en jouant de ses sept voiles : qui sait qu’elle n’a pas treize ans quand sa propre mère exige d’elle cette danse provocante ?

Christine van Geen déconstruit l'archétype de l'allumeuse, de l’Antiquité à l’époque contemporaine : Ève, Cassandre, Galatée, Lolita, débusquant ses avatars dans les romans de Huysmans, les chansons de variété, le rap et les controverses de l’ère #MeToo. À ces grandes figures répondent des femmes anonymes, témoignant de cette expérience banale : se voir prêter un désir de séduction qui impliquerait leur consentement.

En apparence moins violente que les insultes « pute » ou « salope », la notion d'allumeuse est en réalité
à la fois cause et justification des violences sexistes. Elle est omniprésente, des cours de collège aux tribunaux. Ce livre éclaire les origines de cette mystification, la rend définitivement inacceptable et libère du poids d'un très ancien chantage.

Christine van Geen est journaliste, enseignante, docteure et agrégée de philosophie.

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Sommaire

Introduction

1. Première partie – Déconstruire l’archétype de l’allumeuse

Ève, première femme et première « allumeuse »

Cassandre

Galatée

My Fair Lady : une Galatée qui s’émancipe

Jouer les Pygmalions

Salomé, l’allumeuse orientalisée

L’ouragan Lolita

« Une créature magique »

Les Sirènes

La Lorelei

2. Deuxième partie – Des corps détournés

Marilyn, la lumière et l’ombre

Poupoupidou, ah !

« Flou artistique »

Portrait de famille

3. Troisième partie – « Allumeuse » : un déni de désir

L’argument de l’« allumeuse » : un déni de justice

La correctionnalisation des viols

Un « consentement » silencieux et inerte

Suprématie du désir sexuel masculin

Qui a peur des vraies allumeuses ?

Les allumeuses sont toujours belles. Ou les belles, toujours allumeuses ?

« C’est toujours elle qui décide » : le consentement au pays des étalons

4. Quatrième partie – La déprise : oser allumer

Renoncer à la séduction : les « poubelles de la liberté »

L’immense pouvoir de la non-séduction

Forcer sur le trait : le « drag », ou performer l’allumeuse

Le droit d’allumer

Veiller sur les « petites allumeuses »

Poésie de l’allumeuse

Les héroïnes qui disent « non », allumeuses d’une flamme réciproque

« L’étincelle du sentant-sensible »

Conclusion.