Séminaire "Perdre le monde, recomposer des mondes". Avec Catherine Coquio et Khalil Kalsi (Bordeaux & en ligne)
Pour la dernière séance du séminaire "Perdre et recomposer des mondes", jeudi 18 avril, nous avons le plaisir d'accueillir deux conférences, la première de Catherine Coquio, professeure de littérature comparée à Paris Cité, et la seconde de Khalil Khalsi, docteur en Littérature comparée de La Sorbonne Nouvelle et de l'Université de Montréal.
Exceptionnellement, la séance aura lieu de 13h30 à 16h30, en présentiel à l'Université Bordeaux-Montaigne (rdv communiqué par mail) ou sur zoom (lien ci-dessous).
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Catherine Coquio, "Perdre le monde, croire au monde : à partir de l'expérience syrienne"
Je présenterai les modalités de perte du monde telles qu'en témoignent les textes (littéraires et non-littéraires) dont je tente de rendre compte dans A quoi bon encore le monde ? La Syrie et nous (2022), en m'arrêtant sur la pensée de Yassin al Haj Saleh, qui dans Lettres à Samira et à travers divers textes, a soumis la notion de monde à un travail de réflexion dialectique particulier, qui l'a conduit à écrire un supplément syrien à Hannah Arendt, à la fois hommage et critique (Arendt in Syria). Le réinvestissement (utopique?) de son concept politique de monde et de son idée d'un monde acosmique se fait sous conditions d'un décentrement radical; ce sera l'occasion d'évoquer d'autres critiques de l'eurocentrisme arendtien.
Catherine Coquio est professeure de littérature comparée à l'université Paris Cité. Ses travaux portent sur l'écriture de l'histoire et la violence politique, les témoignages littéraires, le nihilisme et l'utopie. Concernant la Syrie, elle est notamment co-autrice de Syrie : le pays brûlé (éditions du Seuil, 2022) et l'autrice de À quoi bon encore le monde ? (Actes Sud, 2022).
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Khalil Khalsi, "Cosmopoétiques inégales. Réflexion sur les apocalypses culturelles au prisme du racisme environnemental"
Dans la conclusion de mon livre Par-delà le rêve et la veille. Cosmopoétique des fins du monde, je constatais une apparente opposition entre la fin du monde occidental et les apocalypses culturelles (De Martino), celles des peuples dits non modernes. Je souhaiterais revenir sur ce point en explorant les rapports de pouvoir que l'apocalypse anthropocénique, vue comme totale, entretient avec celles des peuples colonisés, en me concentrant notamment sur la colonialité épistémique et l'invisibilisation de la race.
Khalil Khalsi est docteur en Littérature comparée de l'Université Sorbonne Nouvelle et l'Université de Montréal. Il est actuellement ATER à l'université de la Manouba (Tunisie) et chercheur associé au CÉLAT (Québec). Il est l'auteur d'un essai, Par-delà le rêve et la veille. Cosmopoétique des fins du monde, paru aux Presses Sorbonne Nouvelle (2023).