Alain Bardel, Une saison en enfer ou Rimbaud l'introuvable. Fac-similés de l'édition originale annotés et précédés d'un essai
Dans les fêtes foraines, le « labyrinthe de miroirs » invite le visiteur à chercher son chemin parmi les doubles de lui-même, généralement déformés, que les cloisons réfléchissantes lui renvoient. Avec Une saison en enfer, Rimbaud a conçu, dans le but d’investiguer sa propre image, un palais des glaces du même genre. Il erre « dans son âme comme dans un palais qu’on a vidé pour ne pas voir une personne si peu noble que [lui] » (« Délires I »). On pénètre à sa suite dans le labyrinthe, sans jamais savoir de quelle partie de son « moi », de quel moment de son évolution, de quel projet de livre même, on perçoit actuellement le reflet. Cet ouvrage mène l’enquête sur les pas d’un auteur qui se tient en retrait, fluctuant, travesti, introuvable, mais qui se cache pour mieux se trouver. Il propose le texte d’Une saison en enfer dans des fac-similés de l’édition originale, assorti de notes et précédé d’un essai abordant successivement l’histoire du livre, son complexe dispositif d’écriture et ses principaux thèmes.
Table des matières
Première partie
Rimbaud l’Introuvable, essai
Introduction…………………………………………………………………………...9
Chez Poot, 37, rue aux Choux………………………………...…………………9
Entre fiction littéraire et témoignage personnel……………………………...…13
Du « Livre païen ou Livre nègre » à Une saison en enfer…………………...…16
Une composition par strates successives……………………………………….21
Un avis de rupture sans ambiguïté, adressé à qui de droit……………………...25
I — L’auteur dans son labyrinthe…………………………………………………..27
I-1. Du discours (oralité et « flux de conscience »)...…………..………………30
« Mauvais sang (section 7)………………………………………………...31
I-2. Des voix (je et son autre)……………………………..……………………34
« Alchimie du verbe » : voix du fou/voix du sage…………………………34
« L’Impossible » : un soliloque quelque peu ventriloque...………………..36
« Mauvais sang » (section 7) : les deux voix adverses se répondent
par alternance...........................................................................................39
« L’Impossible « : les deux voix parlent simultanément et
contradictoirement à travers l’ironie……………………………………40
I-3. Des genres (une instance auctoriale mythique : instable ou travestie)…….42
Des « confessions »………………………………………………………. 43
Un conte……………………………………………………………………44
Un « carnet »……………………………………………………………….47
Monologues de théâtre.…………………………………………………….51
I-4. L’autobiographique (le lecteur comme juge et comme cible)……………..55
C’est à ce lectorat a priori désapprobateur que s’adresse Une Saison
en enfer……………………. …………………………………………...56
Un soupçon de duplicité traverse l’esprit du lecteur d’aujourd’hui !……….58
Cette ambiguïté constitue pour l’appréhension du sens un facteur
supplémentaire de difficulté…………………………………………….61
II — Une (re)conversion existentielle…………………………………….………...63
II-1. L’entreprise du voyant...……………………………………..……………68
II-2. La question du travail..……………………………………………………73
II-3. L’entreprise de charité.……………………………………………………77
Ce que le locuteur appelle immodestement dans « Mauvais sang »
sa « charité merveilleuse »...……………………………………………78
L’« enfer » vécu par les deux amis poètes dans leur relation n’est pas
sans rappeler celui des femmes dans le mariage bourgeois…………….81
Aimer par devoir n’est pas aimer…………………………………………..82
La charité porteuse de mort………………………………………………..84
II-4. Un réquisitoire contre le mensonge et l’illusion…………………………..88
Deuxième partie
Une saison en enfer
Notes et fac-similés de l’édition originale
Avertissement…………………………………………………………………99
******………………………………………………………………………...106
MAUVAIS SANG…………………………………………………………….110
NUIT DE L’ENFER…………………………………………………………..126
DÉLIRES I — VIERGE FOLLE – L’ÉPOUX INFERNAL………………………133
DÉLIRES II — ALCHIMIE DU VERBE………………………………………145
« Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageois… » – « À quatre
heures du matin, l’été… »……………………………………………..147
CHANSON DE LA PLUS HAUTE TOUR……………………………………151
FAIM – « Le loup criait sous les feuilles… »…………………………….153
« Elle est retrouvée !… »…………………………………………………155
« Ô saisons, ô châteaux… »………………………………………………157
L’IMPOSSIBLE………………………………………………………………160
L’ÉCLAIR…………………………………………………………………….167
MATIN………………………………………………………………………..170
ADIEU………………………………………………………………………...172
Orientation bibliographique………………………………………………...179
Remerciements……………..………………………………………………...189
Table des illustrations………………………………………………..............191.