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Les larmes: entre corps et esprit (Le Mans)

Les larmes: entre corps et esprit (Le Mans)

Publié le par Marc Escola (Source : Florence Dumora)

Appel à communication (français, espagnol, anglais)

Entre le corps et l’esprit : les Larmes

14-15 novembre 2024

Le Mans Université (France)

Colloque organisé par

Cécile Bertin-Elisabeth (EHIC, Université de Limoges), Florence Dumora (3LAM, Le Mans université) et Christine Orobitg (TELEMMe Aix Marseille Université)

 « Les paroles, que sont-elles ? Une larme en dira plus », ainsi Franz Schubert fait-il « l’éloge des larmes ». S’il est d’usage de considérer que les larmes, de même que le rire, sont une expression proprement humaine, leurs significations et leurs enjeux dépendent toutefois de la part attribuée à l’affectivité ou à l’intellect, entre approche cynique et stoïcienne notamment. C’est pourquoi Baltasar Gracián dans L’honnête homme nous invite à dépasser l’apparente dichotomie de deux modèles topiques récurrents, annonciateurs en quelque sorte de Jean qui rit et Jean qui pleure : « on ne doit pas toujours rire avec Héraclite ni toujours pleurer avec Démocrite ». 

À la différence du rire qui fuse de façon impalpable, les larmes qui s’écoulent sont concrètes. Elles ont de surcroît la transparence de l’eau et la forme de perles. Picasso choisira d’ailleurs de représenter des yeux en forme de larmes. Car les larmes qui s’écoulent parlent un langage que d’aucuns interprètent différemment selon les époques et les codes sociétaux. Roland Barthes invite en tous les cas à questionner la puissance originelle des larmes lorsqu’il écrit qu’elles sont « le milieu liquide de l’expansion cordiale dont on sait qu’elle n’est rien d’autre que la véritable force génitrice ». En effet, de quel secret ce signe visible est-il le révélateur ? Faut-il y déceler une force ou une faiblesse et n’y voir qu’une simple expression de passions et de compassions ? Quelle est en somme la part du corps, de l’esprit et de la culture dans les pleurs ? Car les larmes, comme l’écrit Jean Loup Charvet, sont chargées d’« une éloquence où les yeux se font bouche » et véhiculent dès lors des formes de discours, entre douleur, rage et joie, résilience et résistance. 

Le paradoxe de la larme, révélatrice à la fois de l’intime et de conventions sociales, mérite donc d’être questionné, et ce quelles que soient les époques et les approches considérées. On ne saurait éluder les dimensions physiologiques et psychanalytiques du liquide lacrymal. Jacques Lacan soutient d’ailleurs que « quand le corps est supposé penser secret, il a des sécrétions ». Avant l’approche du corps pulsionnel par Freud, Empédocle (Ve siècle av. J. C.) considérait que du fait de la perturbation des passions de l’âme, le sang se transformait en larmes. Plus tard, les théories hippocratiques et cérébro-centriques prétendirent que les larmes étaient liées au cerveau, soit comme production cérébrale soit comme humeur. Le XVIIIe siècle, avec l’introduction de la sensibilité, repensera les pleurs et la poétique des larmes. Le XIXe siècle scindera quant à lui émotions féminines et masculines jusqu’à opposer larme et virilité et déboucher sur une mare de larmes (« Pool of tears ») chez la jeune Alice de Lewis Caroll.

Il n’empêche que si les larmes sont souvent associées au féminin, nombreux sont les héros épiques – Ulysse, Achille, le Cid… – qui versent d’abondants pleurs. On pense également à la douleur d’un roi déchu, comme Boabdil perdant Grenade, au chagrin d’un père, Pleberio, confronté au suicide de sa fille, dans la Celestina ou à l’injonction du roi Richard II, – « faisons de la poussière notre papier, et de nos yeux qui pleuvent, écrivons la tristesse sur le sein de la terre »–, à la « voie humide » évoquée par le cousin du protagoniste éponyme Lucien Leuwen de Stendhal ou à l’interdiction de pleurer du poème de John Donne, « A Valediction: of Weeping », aux Souffrances du jeune Werther de Goethe ou encore au désespoir amoureux mis en exergue dans Die bitteren Tränen der Petra von Kant (Les larmes amères de Petra von Kant) de Rainer Fassbinder.

Au XXe siècle, les anthropologues étudient les origines et les fonctions des rites piaculaires significativement présents dans diverses cultures et religions. Les pleureuses, les larmes du Christ, des saints et saintes y renvoient dans tous les types de représentations. Marie-Madeleine, Jérémie, entre péché et grâce, pleurent, parlant ainsi aux chrétiens. D’ailleurs les larmes dessinent une verticalité entre le ciel et la terre, tout en extériorisant le feu des douleurs physiques et morales, individuelles ou collectives, et dès lors participent de la symbolique des quatre éléments. On ne saurait oublier également la nature labile des larmes qui peuvent devenir sang.

Langage et métalangage du corps et de l’esprit, entre visible et invisible, les larmes par nature non verbales, et cathartiques, conventionnelles ou manipulatrices, sont assurément à l’origine d’une riche phraséologie : « pleurer à chaudes larmes », « pleurer de rire », « pleurer d’un œil », « les larmes de crocodiles » ou « lágrimas de cocodrilo », « llorar a lágrima viva », « las lágrimas de san Lorenzo », « to cry crocodile tears », « to be bored to tears », « blood, sweat and tears », « in floods of tears » ; Jemanden zu Tränen rühren, den Tränen nahe, bittere Tränen weinen, etwas unter Tränen gestehen, ihm/ihr kommen die Tränen.

Par ailleurs, on peut parler du développement de modèles larmoyants en littérature et en iconographie, véhiculés par des genres, planctus, élégie, épitaphe, tragédie, par exemple, et par des topoï textuels et gestuels ou encore par des procédés rhétoriques. On pense, entre autres, aux divers échos intertextuels depuis la vallée des larmes (Lacrymarum valle) dans la Bible jusqu’aux représentations diversifiées de la mater dolorosa. Il conviendra d’interroger la structuration de ces modèles, entre valorisation et dépréciation des larmes, dans divers pays d’Europe et d’Amérique, de l’Antiquité à nos jours.

Ce colloque transdisciplinaire invite donc à réfléchir, soit en synchronie, soit en diachronie, que ce soit par des approches linguistiques, littéraires, iconographiques, cinématographiques, musicologiques, anthropologiques ou psychanalytiques, sur les perceptions et les représentations des larmes, notamment à partir des axes suivants : 

-       Le sexe des larmes

-       Code(s) et modèle(s) larmoyant(s)

-       Les larmes/arme individuelle ou collective

-       Les larmes dans l’histoire de la sensibilité

-       Rires et larmes

-       Larmes et sang

-       Le(s) langage(s) des larmes

-       Larmes et mises en scène

-       Les écritures et réécritures des larmes

Les propositions de communication (entre 5 et 10 lignes), accompagnées d’un titre et d’une courte présentation biobliographique (avec rattachement institutionnel et coordonnées), sont à envoyer à cecile.bertin@unilim.fr à florence.dumora@univ-lemans.fr et à christine.orobitg@univ-amu.fr  au plus tard le 15 mars 2024.

Une réponse sera donnée en mai 2024.

Des frais d’inscription seront demandés à hauteur de 30€ pour la prise en charge des repas.

Comité organisateur 

Cécile Elisabeth-Bertin

Florence Dumora

Christine Orobitg 

Comité scientifique :

Damien Boquet, (Historien) Aix Marseille Université, TELEMMe

Carmen Cortes Zaborras, Littérature française, Université de Málaga (Espagne)

Anne Coudreuse (Lettres Modernes), Université Paris 13, Pléiade

Christophe Couderc (Hispaniste), Nanterre Université 

Dominique Berthet (Arts plastiques, esthétique), Université des Antilles, CRILLASH

Cécile Iglesias (Hispaniste), Université de Bourgogne, TIL

Nicolas Darbon (Musicologie), Université d’Aix-Marseille, CRILLASH

Nathalie Leprince (Lettres, philosophie) Le Mans Université, 3LAM

Encarnación Medina Arjona, Littérature française, Université de Jaén (Espagne)

Corinne Mencé-Caster (Linguistique, Moyen-Âge), Sorbonne-Université, RELIR

Nathalie Martinière (Angliciste), Université de Limoges, EHIC

Sandrine Persyn (Germaniste) Le Mans Université, 3LAM

Odile Richard (Lettres Modernes), Université de Limoges, EHIC

Laetitia Tabard (Lettres), Le Mans Université, 3LAM

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Éléments bibliographiques 

Barthes Roland, 

-Fragments d’un discours amoureux, Paris, Seuil, 1977.

- Michelet, in Œuvres complètes, tome 1, Paris, Flammarion, 1974. 

Bastien Pascal, Deruelle Benjamin, Roy Lyse, Émotions en bataille XVIe-XVIIIe siècle. Sentiments, sensibilités et communautés d'émotions de la première modernité, Paris, Hermann (« Les collections de la République des Lettres »), 2021, https://www-cairn-info.ezproxy.unilim.fr/emotions-en-bataille-xvie-xviiie-siecle--9791037007209.htm

Bazin, Maëlle, « Peuples en larmes, peuples en marches : la médiatisation des affects lors des attentats de janvier 2015 », Mots. Les langages du politique, n° 118, 2018, http://journals.openedition.org.ezproxy.unilim.fr/mots/23653 

Boquet, Damien et Piroska Nagy, Sensible Moyen Âge. Une histoire des émotions dans l'Occident médiéval, Paris, Seuil 2015

Boquet, Damien et Piroska Nagy, Lidia Zanetti Domingues (dirs.), Histoire des émotions collectives. Epistémologie, émergences, expériences, Paris, Garnier « Classiques », 2022

Brailowsky, Yan, « Les larmes de sang et les corps déchiquetés dans le théâtre élisabéthain : eschatologie et fantasme », Littératures classiques, 2010/3, n°73, p. 325-335, https://www-cairn-info.ezproxy.unilim.fr/revue-litteratures-classiques1-2010-3-page-325.htm

Chaunu Pierre, « L’Irréfutable : le sang et les larmes », in Pierre Chaunu (dir.), Au cœur religieux de l'histoire, Paris, Perrin, « Pour l'histoire », 1986, p. 154-160, https://www-cairn-info.ezproxy.unilim.fr/au-coeur-religieux-de-l-histoire--9782262003883-page-154.htm

Charvet, Jean Loup, « Les larmes à l’époque baroque, un paradoxe éloquent » in Mélanges de l’école française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 105, n°2, 1993, p. 539-566.

-Connan Cathy, « Êtres en larmes », Gestalt, 2015/2 (n° 47), p. 39-53, https://www-cairn-info.ezproxy.unilim.fr/revue-gestalt-2015-2-page-39.htm

Corbin, Alain, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello (dirs.), Histoire des émotions, Paris, Points, 2016 

Coudreuse, Anne, Le Goût des larmes au XVIIIe siècle, Paris, PUF (coll. « Ecriture »), 1999, rééd. Desjonquères, 2013.

Cuenca-Godbert, Marta, « Le langage des larmes dans La Dorotea de Lope de Vega », Bulletin hispanique, 112-1, 2010, http://journals.openedition.org.ezproxy.unilim.fr/bulletinhispanique/1123 ; DOI : https://doi-org.ezproxy.unilim.fr/10.4000/bulletinhispanique.1123

Lacan Jacques, Le séminaire, livre XX, Paris, Seuil, 1975.

Lignereux Cécile, « Bonne humeur contre belle humeur : la valorisation des larmes au xviie siècle », Corps, 2010/1, n° 8, p. 33-39, https://www-cairn-info.ezproxy.unilim.fr/revue-corps-dilecta-2010-1-page-33.htm

Longé Thierry, « L’oubli des larmes ou Freud castillan », Essaim, 2010/2, n° 25, p. 97-109, https://www-cairn-info.ezproxy.unilim.fr/revue-essaim-2010-2-page-97.htm

Monsacré Hélène, Les Larmes d’Achille. Le Héros, la femme et la souffrance dans la poésie d’Homère, Paris, Félin, 2010.

Navarro Ramírez Sergio, « ‪Llantos auxiliados: los oratorios barrocos de Juan Gelman y Ada Salas‪ », Bulletin Hispanique, 2022/2, n°124-2, p. 341-360,

https://www-cairn-info.ezproxy.unilim.fr/revue-bulletin-hispanique-2022-2-page-341.htm

Nievas Rojas, Adalid, « La elegía de Cernuda a Lorca en su tradición: notas para un estudio de las fuentes de A un poeta muerto (F.G.L.) », Bulletin hispanique, n° 120-2, 2018, http://journals.openedition.org.ezproxy.unilim.fr/bulletinhispanique/6643 

Pinhas Richard, Les larmes de Nietzsche. Deleuze et la musique, Paris, Flammarion, 2001.

Rey Sarah, « Les larmes romaines et leur portée : une question de genre ? », Clio, n° 41, 2015, p. 243-263.

Rimé Bernard, Le partage social des émotions, Paris, Presses Universitaires de France (« Quadrige »), 2009, https://www.cairn.info/le-partage-social-des-emotions--9782130578543.htm

Schmitt Jean-Claude, La raison des gestes dans l’Occident médiéval, Paris, Gallimard, 1990. 

Vincent-Buffault Anne, « Constitution des rôles masculins et féminins au XIXe siècle : la voie des larmes », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 42ᵉ année, n° 4, 1987. p. 925-954, https://doi.org/10.3406/ahess.1987.283425

Id., Histoire des larmes. XVIIIe-XIXe siècles, Marseille, Rivages, 1986.

Convocatoria

Entre el cuerpo y el espíritu : las lágrimas

14-15 novembre 2024

Le Mans Université

Coloquio internacional orgnizado por

Cécile Bertin-Elisabeth (EHIC, Université de Limoges), Florence Dumora (3LAM, Le Mans université) y Christine Orobitg (TELEMMe Aix Marseille Université)

« Las palabras, ¿qué son ? Más dice una lágrima », de esta forma Franz Schubert hizo el « elogio de las lágrimas ». Si se suele considerar que las lágrimas, del mismo modo que la risa, son una expresión propiamente humana, no obstante sus significaciones y sus implicaciones dependen de lo que toca al afecto o al intelecto, según se considera una aproximación de tipo cínico o estoico en particular. Por eso Baltasar Gracián en El discreto nos invita a superar la aparente dicotomía de dos modelos tópicos recurrentes, en cierto modo anunciadores del popular Jean qui rit et Jean qui pleure : « no siempre se ha de reír con Heráclito ni tampoco llorar siempre con Democrito». 

A diferencia de la risa que le entra a uno de manera impalpable, las lágrimas que corren son concretas. Tienen además la transparencia del agua y la forma de perlas. Picasso elegirá la forma de la lágrima para representar los ojos choisira. Eso porque las lágrimas que corren hablan un lenguaje que cada cual interpreta de forma distinta según las épocas y los códigos de su sociedad.  Roland Barthes invita en todos los casos a cuestionar el poder primigenio de las lágrimas cuando escribe que son « el medioambiente líquido de la expansión cordial de la cual solo se sabe que es es la auténtica fuerza generadora ». En efecto, ¿de qué secreto es este signo visible el revelador ? ¿Hace falta comprender en él una fuerza o una flaqueza  y verlo como una mera expresión de pasiones y compasiones ? En suma,¿ qué parte tienen en los llantos el cuerpo, el espíritu y la cultura ?  Pues las lágrimas, según escribe Jean Loup Charvet, están cargadas de « una elocuencia  donde los ojos se vuelven boca » y a partir de ahí vehiculan formas de discurso entre dolor, rabia y alegría, resiliencia y resistencia. 

La paradoja de las lágrimas, a veces reveladora de lo íntimo y otras de convenciones sociales, se merece pues cuestionarse y esto cualesquiera que sean las épocas y las perspectivas consideradas. No se puede eludir las dimensiones fisiológicas y psycoanalíticas del líquido lacrimal.  Por su parte Jacques Lacan afirma que « cuando el cuerpo  supuestamente piensa en secreto, expele excreciones ». Antes del acercamiento al cuerpo pulsional por Freud, Empédocles (siglo V a. de J. C.) consideraba que las perturbaciones causadas por las pasiones del alma, la sangre se transformaba en lágrimas. Más tarde, las teorías hipocráticas y centradas en el cerebro dieron por cierto que las lágrimas estaban relacionadas al cerebro, ya sea como producción ya como humor cerebral. El siglo XVIII, con la introducción de la sensibilidad, tendrá una nueva concepción de los llantos incluyendo la poética de las lágrimas. El siglo XIX,  de forma diferente, escindirá las emociones femeninas y masculinas hasta oponer las lágrimas y la virilidad para desembocar en el charco de lágrimas (« Pool of tears ») en la joven Alicia de Lewis Caroll.

Que las lágrimas estén a menudo asociadas a lo femenino no obsta para que abunden los héroes épicos – Ulises, Aquiles, el Cid, etc. – que derraman copiosos llantos. Piénsese también en el dolor de un rey desecho, como Boabdil al perder a Granada, en el desconsuelo de un padre, verbigracia Pleberio confrontado al suicidio de su hija en La Celestina,  o en el mandato del rey Ricardo II de Inglaterra – « hagamos del polvo nustro papel y de nuestros ojos que llueven, escribamos la tristeza en el seno de la tierra » – ; piénsese en la « vía húmeda » evocada por el primo del protagonista epónimo Lucien Leuwen de Stendhal o en la prohibición de llorar del poema de John Donne , « A Valediction: of Weeping », en Los sufrimientos del joven Werther de Goethe y finalmente en la desesperación amorosa enfatizada en Die bitteren Tränen der Petra von Kant (Las lágrimas amaragas de Petra von Kant) de Rainer Fassbinder.

En el siglo XX, los antropólogos estudiaron los orígenes y las funciones de los plañimientos rituales significativamente presentes en distintas culturas y religiones. A eso remiten en todos los tipos de representación las plañideras, las lágrimas de Cristo, de los santos y santas. María Magdalena, Jeremías, entre el pecado y la gracia, lloran hablando de ese modo a los cristianos. Por lo demás la lágrimas trazan una verticalidad entre el cielo y la tierra al mismo tiempo que exteriorizan el fuego de los dolores físicos y morales, individuales o colectivas, y por eso mismo participan en los cuatro elementos. No se puede hacer caso omiso del carácter lábil de las lágrimas que pueden transformarse en sangre.

Lenguaje y metalenguaje del cuerpo y del espíritu, entre visible e invisible, las lágrimas por naturaleza no verbales y catárticas, pura convención o manipulación, están sin la menor duda al origen de una nutrida fraseología : « verter tiernas lárgrimas », « llorar a lágrima viva », « pleurer à chaudes larmes », « pleurer de rire », « pleurer d’un œil », « les larmes de crocodiles », « las lágrimas de san Lorenzo », « to cry crocodile tears », « to be bored to tears », « blood, sweat and tears », « in floods of tears » ; Jemanden zu Tränen rühren, den Tränen nahe, bittere Tränen weinen, etwas unter Tränen gestehen, ihm/ihr kommen die Tränen.

Además se puede abordar el desarrollo de modelos lacrimosos en la literatura y la iconografía, transmitidos por ciertos géneros como el planctus, la elegía, el epitafio, la tragedia, por ejemplo y también por los topoï textuales y gestuales y también por los procedimientos retóricos. Pensamos entre otras cosas en los distintos ecos intertextuales desde el valle de las lágrimas (Lacrymarum valle) en la Biblia hasta las representaciones variadas de la mater dolorosa. Conviene examinar la estructura de estos modelos que valoran o infravaloran las lágrimas  según los distintos países de Europa y América, desde la Antigüedad hasta el día de hoy.

Este coloquio transdisciplinar invita pues a reflexionar de modo sincrónico o diacrónico, desde unas perspectivas lingüísticas, literarias, iconográficas, cinematográficas, musicológicas, antropológicas o por último psicoanalíticas, sobre las percepciones y representaciones de las lágrimas a partir de los ejes siguientes en particular : 

-       El sexo de las lágrimas

-       Códigos y modelos lacrimosos

-       Las lágrimas, arma individual o colectiva

-       Las lágrimas en la historia de la sensibilidad

-       Risas y lágrimas 

-       Lágrimas y sangre

-       Los lenguajes de las lágrimas

-       Lágrimas y escenificación (escenario)

-       Escritura y reescritua de las lágrimas 

Las propuestas de comunicaciones (entre 5 y 10 líneas), con un título y una corta presentación biográfica del autor (con mención de su laboratorio y de su universidad) así como sus coordenadas se enviarián a cecile.bertin@unilim.fr, florence.dumora@univ-lemans.fr y christine.orobitg@univ-amu.fr para el 15 de marzo de 2024.

Se dará una respuesta en mayo de 2024.

Se pedirá una participación financiera de 30€ para las comidas.

Comité organizador 

Cécile Elisabeth-Bertin

Florence Dumora

Christine Orobitg 

Comité científico :

Damien Boquet, (Historien) Aix Marseille Université, TELEMMe

Carmen Cortes Zaborras, Littérature française, Université de Málaga (Espagne)

Anne Coudreuse (Lettres Modernes), Université Paris 13, Pléiade

Christophe Couderc (Hispaniste), Nanterre Université 

Dominique Berthet (Arts plastiques, esthétique), Université des Antilles, CRILLASH

Cécile Iglesias (Hispaniste), Université de Bourgogne, TIL

Nicolas Darbon (Musicologie), Université d’Aix-Marseille, CRILLASH

Nathalie Leprince (Lettres, philosophie) Le Mans Université, 3LAM

Encarnación Medina Arjona, Littérature française, Université de Jaén (Espagne)

Corinne Mencé-Caster (Linguistique, Moyen-Âge), Sorbonne-Université, RELIR

Nathalie Martinière (Angliciste), Université de Limoges, EHIC

Sandrine Persyn (Germaniste) Le Mans Université, 3LAM

Odile Richard (Lettres Modernes), Université de Limoges, EHIC

Laetitia Tabard (Lettres), Le Mans Université, 3LAM

Call for papers

Tears : Between body and mind

14-15 november 2024

Le Mans Université (France)

International conference organised by :

Cécile Bertin-Elisabeth (EHIC, Université de Limoges), Florence Dumora (3LAM, Le Mans université) and Christine Orobitg (TELEMMe Aix Marseille Université)

"What are words? A tear will say more", as Franz Schubert wrote in his "praise of tears". While it is customary to consider that tears, like laughter, are a properly human expression, their meanings and stakes depend on the part attributed to affectivity or intellect, particularly between the Cynic and Stoic approaches. This is why Baltasar Gracián, in El Discreto, invites us to look beyond the apparent dichotomy of two recurring topical models of laught and tears: "we must not always laugh with Heraclitus or always weep with Democritus".

Unlike laughter, which is impalpable, tears are concrete. What's more, they have the transparency of water and the shape of pearls. Picasso chose to depict eyes in the shape of tears. Because flowing tears speak a language that is interpreted differently depending on the era and societal codes. In any case, Roland Barthes invites us to question the original power of tears when he writes that they are "the liquid medium of cordial expansion, which we know to be nothing other than the true generative force". What secret does this visible sign reveal? Is it a sign of strength or weakness, or simply an expression of passions and compassions? In short, what part does the body, mind and culture play in weeping? For tears, as Jean Loup Charvet writes, are charged with "an eloquence in which the eyes become the mouth", conveying forms of discourse that range from pain, rage and joy to resilience and resistance.

The paradox of the tears, which reveals both intimacy and social conventions, and social conventions, deserves to be examined, whatever the period or approach considered. The physiological and psychoanalytical dimensions of tear fluid cannot be ignored. Jacques Lacan maintains that "when the body is supposed to think secretly, it has secretions". Before Freud's approach to the pulsions of the body, Empedocles (Vth century BC) believed that blood was transformed into tears when the soul's passions were disturbed. Later, Hippocratic and cerebro-centric theories claimed that tears were linked to the brain, either as cerebral production or as a mood. The eighteenth century, with the introduction of sensibility, rethought crying and thepoetics of tears. The nineteenth century, for its part, divided masculine and feminine emotions to the point of opposing tears and virility, leading to a "pool of tears" in Lewis Caroll's young Alice. 

Nevertheless, while tears are often associated with the feminine, many epic heroes - Ulysses, Achilles, the Cid... - shed copious tears. We also can remember the pain of a fallen king, such as Boabdil losing Granada; the grief of a father, Pleberio, faced with his daughter's suicide, in La Celestina; or King Richard II's injunction, "Make dust our paper and with raining eyes, write sorrow on the bosom of the earth"-, the "wet way" evoked by the cousin of Stendhal's eponymous protagonist Lucien Leuwen, or the ban on weeping in John Donne's poem "A Valediction: of Weeping", Goethe's Sufferings of Young Werther or the despair of love highlighted in Rainer Fassbinder's Die bitteren Tränen der Petra von Kant (The Bitter Tears of Petra von Kant).

In the twentieth century, anthropologists studied the origins and functions of piacular rites, which have a significant presence in various cultures and religions. The mourners, the tears of Christ and of the saints, are referred to in all types of representations. Mary Magdalene and Jeremiah, between sin and grace, weep, thus speaking to Christians. Moreover, tears form a vertical link between heaven and earth, while at the same time expressing physical and moral pain,  individual or collective suffering, and thus playing a part in the symbolism of the four elements. Nor should we forget the changeable nature of tears, which can become blood.

Being a language and metalanguage of the body and the mind, between visible and invisible, tears, by nature non-verbal and cathartic, conventional or manipulative, are undoubtedly the source of a rich phraseology:  "pleurer à chaudes larmes", "pleurer de rire", "pleurer d'un œil", "les larmes de crocodiles" or "lágrimas de cocodrilo", "llorar a lágrima viva", "las lágrimas de san Lorenzo", "to cry crocodile tears", "to be bored to tears", "blood, sweat and tears", "in floods of tears"; eJemanden zu Tränen rühren, den Tränen nahe, bittere Tränen weinen, etwas unter Tränen gestehen, ihm/ihr kommen die Tränen”.

We can also consider the development of tearful models in literature and iconography, expressed by genres such as planctus, elegy, epitaph and tragedy, by the rhetoric and by textual and gestural topoi. These include the various intertextual echoes from the valley of tears (Lacrymarum valle) in the Bible to the diverse representations of the mater dolorosa. The structuring of these models, between the appreciation and depreciation of tears, in various European and American countries from Antiquity to the present day, will be explored.

This transdisciplinary conference invites us to reflect, either synchronically or diachronically, using linguistic, literary, iconographic, cinematographic, musicological, anthropological or psychoanalytical approaches, on the perceptions and representations of tears, focusing in particular on the following themes: 

- The sex of tears

- Tear code(s) and model(s)

- Tears as an individual or collective weapon

- Tears in the history of sensitivity

- Laughter and tears

- Tears and blood

- The language(s) of tears

- Tears and staging

- Writing and rewriting tears

Proposals for papers (between 5 and 10 lines), accompanied by a title and a short biobibliographical presentation (including institutional affiliation and contact details), should be sent to cecile.bertin@unilim.fr, florence.dumora@univ-lemans.fr and Christine.orobitg@univ-amu.fr by 15 March 2024 at the latest.

An answer will be given by May 2024.

A €30 registration fee will be charged to cover meals.

Organising committee

Cécile Elisabeth-Bertin

Florence Dumora

Christine Orobitg 

Scientific commitee :

Damien Boquet, (History) Aix Marseille Université, TELEMMe

Carmen Cortes Zaborras (French Literature) Málaga University, Spain

Anne Coudreuse (French Literature), Université Paris 13, University Pléiade

Christophe Couderc (Hispanic Studies), Nanterre Université 

Dominique Berthet (Arts and aesthetics), Université des Antilles, CRILLASH

Cécile Iglesias (Hispanic Studies), Université de Bourgogne, TIL

Nicolas Darbon (Musicology), Université d’Aix-Marseille, CRILLASH

Nathalie Leprince (Literature and philosophy) Le Mans Université, 3LAM

Encarnación Medina Arjona (French Literature) Jaén University (Spain) 

Corinne Mencé-Caster (Linguistics, Middle Ages), Sorbonne-Université, RELIR

Nathalie Martinière (English Studies) Limoges Université, EHIC

Sandrine Persyn (German Studies) Le Mans Université, 3LAM

Odile Richard (French Literature), Limoges Université, EHIC

Laetitia Tabard (Literature), Le Mans Université, 3LAM.