
Luttant à la fois contre le culte moderne du moi et le communautarisme qui divise les hommes, ce livre révèle la fonction civilisatrice du Je.
Notre époque semble être obsédée par la quête de l’identité, celle du moi comme celle des communautés qui fragmentent et démantèlent le monde commun. Qu’il s’agisse du moi de chacun ou du nous qui n’en est que la forme agrandie, nous devrions rechercher et revendiquer la sacro-sainte « différence » entre moi et les autres, entre nous et les autres.
L’ambition de L’Homme sans moi est de démontrer le caractère factice de ce moi largement imaginaire en le distinguant nettement du Je de l’homme conçu comme un être portant en lui-même une dimension cosmopolitique, capable par la pensée de changer de place, de se comprendre lui-même comme l’un des référentiels possibles du monde commun.
Cet essai sur l’identité qui mobilise les ressources des grandes pensées philosophiques, notamment celles de Descartes, Pascal, Husserl et Levinas, défend l’idée plus actuelle et plus nécessaire que jamais que c’est en tant qu’êtres singuliers et universels que les hommes forment la communauté indéfiniment ouverte des citoyens égaux d’un même monde.
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Sommaire
Introduction
Première partie : Devenir Je
1- « Le moi si enflé qu’il ferme l’âme »
2- Le passé recherché, le passé joué (la mémoire)
3- De l’image du moi à l’estime de soi (le jugement)
5- Du Je au Nous
Deuxième partie : Un Je qui est un Nous
1- Un moi qui n’est pas Le moi (Montaigne )
2- Un Je qui est un Nous (Descartes)
3- Du sens commun
4- Le commun contre la communauté
Post-scriptum : “le moment quelconque” (Auerbach)
Troisième partie : Nous sommes tous des hommes
Introduction
1- Je humain, moi social
2- Je, une troisième personne
3- De l’homme à l’humain
4- L’homme déchargé de son moi : le groupe en fusion
6- L’homme détaché de son moi : le cogito déterritorialisant
7- La connaissance du cœur
Conclusion de la troisième partie : Je galiléen, moi géocentrique
Questions et réponses
§1- L’homme est-il maître de la nature ?
§2- L’homme est-il une partie de la nature ?
§3- La nature est-elle substance ? Individu et cosmos
Post-scriptum : l’individualisme est-il un humanisme ?
Conclusion générale : Le lien substantiel.
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Pierre Guenancia est professeur émérite d’histoire de la philosophie moderne à l’université de Bourgogne. Il a écrit de nombreux livres sur Descartes et Pascal. Aux Puf, dans la série Une histoire personnelle de la philosophie, il est l’auteur de deux volumes : La Voie des idées de Descartes à Hume (2015) et La Voie de la conscience. Husserl, Sartre, Merleau-Ponty, Ricœur.