La question du travail a longtemps été ignorée, s’agissant de la création artistique. Les artistes n’agissent-ils pas librement et selon leur bon plaisir ? Comment et pourquoi assimiler leur activité au travail et aux connotations d’assujettissement que cette notion implique ? Ce numéro choisit de mettre en avant la relation parfois compliquée qui lie les artistes et les institutions à la question du travail, par son impact sur la création. Au regard de l’histoire de l’art, comme des revendications actuelles, il s’agit d’interroger les potentielles discordances ou concordances de ce rapport entre art et travail, ainsi que les manières dont il se traduit dans les pratiques artistiques contemporaines.
Table des matières
Éditorial – Jérôme Glicenstein
Dossier : Art et travail
Émeline Jaret, « Introduction : Art et travail »
Isabelle Mayaud, « Sociographie de l’atelier d’artistes contemporain : jalons pour une relocalisation de l’étude du travail de production des œuvres d’art »
Tecla Raynaud, « “On n’est pas des rustines de la République” : entre injonctions institutionnelles et pratiques politiques, quels rôles pour les artistes ? »
Joan Grandjean, « DIS-GCC : une “constellation réticulaire” sur la voûte céleste de l’art contemporain »
Ariane Fleury, « Le “dé-travail” de Valérie Solanas dans l’œuvre de Chiara Fumai : un exemple d’appropriation artistique d’une notion féministe radicale »
Pascale Borrel, « Parler du travail dans la grammaire de l’art »
Vivien Poltier, « L’invisible travail de l’autoportraitiste dans La Télévision de Jean-Philippe Toussaint »
Entretien
Emmanuelle Lainé, propos recueillis par Marie Brines, « Vivez votre vie, il n’y a plus besoin de travailler ! Il suffit de vivre et c’est en vivant qu’on va faire du profit, en étant beaux et sympas ! »
Portfolio
Emmanuelle Lainé