Pierre Campion, L’animalité de l’homme dans les Fables. Se rafraîchir à La Fontaine (nouvelle éd.)
L’homme se soucie des animaux, de leurs souffrances et de leur bonheur, de leurs droits et de leur être, bref de leur sorte d’humanité. Mais constamment aussi, il retourne le problème en s’interrogeant sur sa propre animalité. Au sein de ce cercle et à l’intérieur de l’arc-en-ciel de tout ce qui est vivant, il se pose toujours la question : quel est l’étrange statut de soi-même, de cet existant parmi les autres et opposé à tous les autres ? Pour répondre, La Fontaine procède à un prodigieux renversement : il demande leur avis aux animaux et à tout ce qui respire. Dans le procès qu’ils font à l’homme, la vache et le serpent, le singe et le chat, le loup et le renard, un arbre planté là, les compagnons d’Ulysse transformés en bêtes et revenus de leur humanité, tous concluent à l’animalité du prévenu, mais une animalité problématique et perverse. La Fable ne serait-elle pas alors le mode le plus juste, le plus innocent et le plus subtil de penser la place de l’homme : une place décentrée, incertaine et mouvante, dont l’extravagance exige une exploration critique infinie ?
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Sommaire
Un discours et vingt et une fables de La Fontaine avec des commentaires
Discours à Mme de la Sablière
L’Homme et son Image
Le Paysan du Danube
L’Amour et la Folie
L’Ivrogne et sa Femme
L’Œil du Maître
La Tortue et les deux Canards
Les Deux Chèvres
Le Chat et les deux Moineaux
Le Singe et le Chat
Le Milan et le Rossignol
La Chauve-Souris, le Buisson et le Canard
Le Combat des Rats et des Belettes
La Cour du Lion
Le Loup et le Renard
La Mort et le Malheureux/La Mort et le Bûcheron
Les Membres et l’Estomac
Le Loup et l’Agneau
L’Homme et la Couleuvre
La Souris métamorphosée en fille
Les Compagnons d’Ulysse