Comité organisateur
Michaël Abecassis, Maribel Peñalver Vicea et Gudrun Ledegen
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Mardi 26 septembre 2023
Christ Church et Wadham College, Faculty of Medieval and Modern Languages, University of Oxford.
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Programme
9.30-10.00
Accueil des participants et ouverture du colloque
10.00-10.30
Giovanni Dotoli (Université de Bari) :
‘La grammaire du choc en poésie’
10.30-11.00
Café
11.00-11.30
Sandrine Bédouret-Larraburu (Université de Pau et des Pays de l’Adour) :
‘L’oralité dans le sonnet : transgression dans un genre hypernormé’
11.30-12.00
Lydia Vázquez-Jiménez et Juan Ibeas (Universidad del País Vasco) :
‘Fatima Daas ou la représentation d'un "autre" français parlé dans la littérature de banlieue’
Conférence plénière :
12.00-12.50
Sir Michael Edwards (Académie française/ University of Cambridge) : ‘L’Univers alité de la langue française’,
12.50-14.15
Déjeuner
14.15-14.45
Jimia Boutouba (Santa Clara University):
‘La poétique de la transgression chez F. Daas’,
14.45-15.15
Carmen Boustani (Université libanaise) :
‘Variabilité linguistique dans l’espace francophone. Corporéité : Oralité et gestualité’,
15.15-15.45
Encarna Esteban (Universidad de Murcia) :
‘Faut-il enseigner l’intonation en L2? ’
15.45-16.15
Café
16.15 - 16.45
Pauline Souleau et David Evans (University of St Andrews):
‘Le(s) français parlé(s), des objets culturels pour l'enseignement des cultures de l'écran et des cultures vocales'
16.45-17.15
Nadia Brouardelle (Universidad del País Vasco) :
‘L’interculturalité dans le rap pour une nouvelle identité linguistique et culturelle : l’exemple de la Fouine’17.15-17.45
Florian Préclaire (Université Paris-3 Sorbonne-Nouvelle) : ‘Une légère blessure à la langue. Théâtralité de la parole dans l’œuvre de Laurent Mauvignier’
19.15
Dîner
Mercredi 27 septembre 2023
Conférence plénière :
9.30-10.20
Mireille Calle-Gruber (Société Royale du Canada et Université de la Sorbonne-Nouvelle, Paris 3) : ‘Folies ordinaires de la grammaire chez Marguerite Duras.
Les langues de L'Amant de la Chine du Nord’
10.20-10.50
Béatrice Bonhomme (Université de Côte d’Azur) :
‘L’oralité dans les poèmes de James Sacré : l’élaboration d’une forme poétique originale’
10.50-11.20
Annik C. Ouelette (Cégep de Saint-Jérôme (Québec),
‘Les dialogues dans le cinéma québécois contemporain : entre réalisme et artifices’
11.20
Clôture du colloque
Café
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Comité scientifique :
Michaël Abecassis (Université d’Oxford)
Maribel Peñalver Vicea (Université d’Alicante)
Gudrun Ledegen (Université de Rennes 2)
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Argumentaire :
Manifestation de la vitalité de la langue, le français parlé est toujours au centre des débats. Fréquemment assimilée à la langue des jeunes par le grand public, avec les préjugés que cela entraîne, plus rarement prise comme objet d’étude que l’écrit par les linguistes, la langue orale n’est plus confinée à une position marginale ; les dernières études issues, par exemple, de la pragmatique (ses outils d’analyse et ses applications) en témoignent. L’observation du français parlé permet pourtant de dresser un tableau fidèle de son évolution et de l’aborder, tel qu’il est réellement utilisé au XXIe siècle, par exemple, dans les podcasts, si écoutés aux temps pandémiques, les nombreuses plateformes virtuelles qui permettent aujourd’hui l’écoute des émissions en direct, ou autres réseaux virtuels.
Dans ce colloque international, nous souhaitons envisager la langue parlée dans sa complexité et sa diversité : langue spontanée des conversations quotidiennes, discours d’un personnage politique, échange entre un.e enseignant.e et une classe, dialogues de film, monologue en scène en sont autant de manifestations langagières ; l’étude des variations stylistiques (diaphasiques), sociales (diastratiques) ou régionales (diatopiques) contribue à l’étude de l’ensemble.
Nous souhaitons aussi nous interroger sur les représentations du français parlé contemporain dans la littérature, dans le cinéma, le théâtre, la télévision, les arts, la publicité ou dans les diverses plateformes virtuelles. Les différents médias se font l’écho plus que jamais aujourd’hui des évolutions constatées à cet égard. Dans quelle mesure ces représentations sont-elles fidèles à la réalité observée, ou présentent-elles une image déformée, voire caricaturale, de la langue orale ? Si déformation il y a, est-elle volontaire ? Quels sont ses objectifs et ses effets ?
La notion de variation invite à s’intéresser à sa contrepartie : la norme. En quoi le français parlé s’écarte-t-il des normes prescrites par les grammairiens ? Les différences sont-elles lexicales, morphologiques, syntaxiques et/ou discursives ? Dans quelle mesure ces différences sont-elles produites par le passage à l’oral du discours ? Par ailleurs, s’agit-il de déformations du système linguistique écrit, ou plutôt d’un système distinct, d’une langue en soi ? Quelles sont les régularités et les cohérences qui peuvent être observées ? Retrouve-t-on les mêmes phénomènes dans les variétés de français parlées dans les régions de France et de la francophonie ?
Nous souhaitons également orienter la réflexion vers la question de l’enseignement du français « oral », aussi bien pour les francophones que les non-francophones. La pédagogie nous dicte-t-elle d’enseigner un français normatif et contraignant constituant un fondement à l’initiation à la langue et à son maniement, et de laisser ainsi l’apprentissage de la langue parlée se faire spontanément, ou est-il utile de sensibiliser les élèves aux variations de genres et de registres ? Chez les francophones, peut-on exploiter la connaissance de la langue parlée, aussi éloignée de la norme soit-elle, pour faciliter l’enseignement du français écrit et de ses subtilités propres, ou un tel rapprochement est-il à proscrire ? En langue 2, dans quelle mesure doit-on enseigner la variation ? Quelle place faut-il accorder à l’oral, à ces énonciations de vive voix, et à ses particularités ? De façon générale, faut-il partir de l’écrit pour aller à l’oral, ou l’inverse, ou faut-il enseigner toutes les manifestations d’une langue simultanément ? Est-il temps de privilégier aujourd’hui une linguistique de l’oral (“linguistique de la parole”, au sens de Saussure), étant donné l’émergence de la “linguistique folk” et les avancées actuelles en matière d’oralité ?
En tout cas, les médias actuels, comme la presse en ligne, le cinéma, la chanson, les podcasts ou les affichages virtuels cristallisent, sous toutes ses formes, ce langage diffusé par la parole, et constituent à l’heure actuelle, des supports richement exploitables en ce sens.