"Henri Alleg, le journaliste qui fit trembler le général Massu", par Amel Aït-Hamouda (Actualitte.com)
À l’occasion du dixième anniversaire de la disparition du journaliste français engagé Harry Salem, plus connu sous le nom de Henri Alleg, Actualitté rend hommage à cette remarquable figure des luttes anticoloniales.
"Symbole du pouvoir de l’écriture à faire éclater la vérité, la plume de Henri Alleg étala au grand jour la torture des civils pendant la guerre d’Algérie. Voix plurielle des offensés, le journaliste lance un cri d’amitié fraternel entre la France et l’Algérie.
On ne résume pas un homme en un mot sans lui faire affront, du moins l’écriture synthétise l’engagement infaillible de Henri Alleg pour le droit des Algériens à disposer d’eux-mêmes. Arrivé pour la première fois à Alger en 1939, alors âgé à peine de dix-huit ans, le futur héros est foudroyé par la beauté de la ville blanche, au point d’annuler son projet de tour de monde pour s’y installer.
Aussitôt, Alleg s’engage auprès du Parti communiste algérien (PCA) et entame une carrière de journaliste au sein d’un quotidien indépendant : Alger républicain. À partir de 1951, il prend la direction du journal et montre dans ses colonnes, « l’Algérie qui pense, qui travaille et qui lutte ».
Régulièrement saisi et censuré, Alger républicain sera définitivement interdit en septembre 1955, soit dix mois après le déclenchement de la guerre de libération nationale. Depuis lors, la clandestinité devient pour le journaliste une éthique professionnelle. Plus que jamais, Alleg persiste à dénoncer la torture dans ses articles publiés, aussi bien en Algérie qu’en métropole. […]