Metteur en scène, comédien, directeur du Théâtre national populaire de 1951 à 1963, fondateur du Festival d’Avignon, Jean Vilar a oeuvré toute sa carrière à rendre accessible au plus grand nombre un théâtre de qualité. Figure essentielle du théâtre moderne, Jean Vilar a dialogué avec les auteurs, comédiens, artistes de son temps : Maria Casarès, André Gide, Jeanne Laurent, André Malraux, Gérard Philipe, Pablo Picasso, Jean-Paul Sartre... C'est ce dialogue dont rend compte la correspondance de l'homme dramatique, composée de deux cent soixante lettres en grande partie inédites et réunies pour la première fois grâce aux soins de l'éditrice, Violaine Vielmas.
Fabula vous invite à feuilleter l'ouvrage... et à redécouvrir de la sorte une figure en passe d'être oubliée. Cette lecture pourra utilement être mise en dialogue avec la biographie d'Alfred Simon qui se demandait, trente ans après la mort de Vilar, ce qui restait du comédien et du metteur en scène: "Que reste-t-il du théâtre quand les décors sont remontés aux cintres, que le rideau est tombé ? Et s'il n'y a ni cintres ni rideau ? Le service public du théâtre, le beau souci de Jean Vilar, use ses dernières hardes à l'ombre d'une culture en paillettes, et Avignon n'en finit pas de traquer les fantômes du père sur ses remparts." C'est à cette même question à laquelle avaient tenté de répondre Jacques Rosner dans un entretien pour La Vie des idées qui avait attiré l'attention de Fabula, tout comme le numéro 256 de la Revue d'histoire du théâtre dédié à l'étude de la genèse et de la postérité du travail de Vilar.
(Illustr.: Jean Vilar au Tinel de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, 1958 Photographie Agnès Varda - © succession Varda)