
Disséminations : le théâtre (en) arabe à l'heure des migrations globales
Université de Naples L'Orientale
4 juillet 2023
Aujourd'hui, les pièces de théâtre arabes, et en arabe, jouées sur les scènes occidentales ne sont plus une exception. Depuis le 11 septembre, et surtout depuis lesdits " printemps arabes " de 2011, leur nombre a considérablement augmenté. Depuis la création de la Biennale de la culture arabe à Londres, Shubbak, ces pratiques connaissent une croissance constante, principalement due à l'augmentation du nombre de migrants en Europe. Le pic des arrivées a été atteint en 2015, suite à la montée de Daëch. Depuis lors, les discours des médias et des politiciens ont continué à osciller entre le langage de la xénophobie et la rhétorique de l'accueil, tandis que la galaxie culturelle s'est intéressée aux manifestations artistiques liées non seulement à la Syrie, mais aussi au reste du monde arabe migrant. La coopération culturelle européenne a intégré des formes de partenariat impliquant les professionnels du théâtre et la circulation des artistes. Nombre de ces projets ont favorisé l'émergence d'expériences théâtrales post-migratoires en Allemagne et dans les pays scandinaves en particulier, avec des troupes composées entièrement, ou en grande partie, de migrants. Dans ce contexte, de nombreuses institutions culturelles arabes telles que Mawreed, le Fonds arabe pour les arts et la culture (AFAC) et Ettijahat agissent comme des commanditaires de la production de l'exil, orientant les choix thématiques et les trajectoires des artistes concernés. En 2013, Rituels de signes et métamorphoses du dramaturge syrien Saʿd Allāh Wannūs (prix UNESCO du théâtre 1996) est devenue la première pièce en arabe à entrer au répertoire de la Comédie Française. Depuis lors, de nombreuses pièces de dramaturges de la diaspora ont été montées dans leur langue d'origine dans d'autres théâtres et festivals français, et sont devenues une présence régulière dans des festivals tels que les Rencontres à l'échelle (La Friche La Belle de Mai, Marseille). En Italie, c'est la Fondazione Campania dei Festival qui est à l'avant-garde de cette tendance, avec des "focus" sur l'expérience du théâtre arabe en Europe dans le cadre du Napoli Teatro Festival (connu aujourd'hui sous le nom de Campania Teatro Festival-CTF). La présente journée vise à réunir des doctorants et des chercheurs qui, entre la France et l'Italie, se consacrent à l'étude de cette scène théâtrale composite, afin de les mettre en dialogue avec des professionnels du champ. La réflexion se concentrera sur les productions contemporaines syriennes, palestiniennes, irakiennes et égyptiennes, en étudian le répertoire thématique mis en scène par les dramaturges et la manière dont leurs création circulent à l'échelle transnationale, afin de mettre en évidence leurs implications culturelles et leurs retombées sociales dans le contexte de la mondialisation desmouvements migratoires affectant le(s) monde(s) arabe(s).
PROGRAMME
9h15 Accueil des participants
9h30 Salutations institutionnelles
Andrea Manzo, directeur du département (Università di Napoli « L’Orientale » - DAAM)
Michele Bernardini, directeur du doctorat (Università di Napoli « L’Orientale » - DAAM)
Monica Ruocco (Università di Napoli « L’Orientale » - DAAM)
9h45 Mot d’ouverture
Annamaria Bianco (Université de Toulouse 2 Jean Jaurès / IREMAM)
10h00 Les arts du spectacle et la diaspora arabe en France
Omar Fertat (Université de Bordeaux-Montaigne)
10h30 Pause-café
11h00 Expériences théâtrales arabes en Europe : Syrie, Irak, Palestine, Égypte
Modération : Annamaria Bianco
Le processus de création dans la diaspora : le théâtre de Wael Kadour
Daniela Potenza (Università di Messina / CERMOM)
La trajectoire et les mises en scène de Mokhallad Rasem :
Un théâtre en quête d’universalité ? - Antonio Pacifico
(Université de Lyon 3 - Jean Moulin / Università di Napoli « L’Orientale » )
Les hyper-collaborations ou les campagnes théâtrales internationales des
artistes palestiniens - Astrid Chabrat-Kajdan (Université « Lumière » Lyon 2)
La digitalisation de l’art, une solution pour repenser le statut politique et
économique des artistes en exil. Le pari de la plateforme Wizara
Pauline Donizeau (Université « Lumière » Lyon 2)
13h00 Pause déjeuner
14h00 Les mots de l'exil : la langue de l'intellectuel déraciné - Sabrina Sabatino (CTF)
14h30 Présentation du spectacle Existence avec Lydia Ziemke (metteuse en scène)
15h00 Le travail des agents culturels italiens et français dans la diffusion du théâtre
(en) arabe : échanges avec Brunella Fusco (CTF) et Estelle Revanant (Perseïden)
17h00 Mot de conclusion