
Voyage sur le littoral
du Cap Bénat au Cap Canaille
Il existe un petit bout de littoral sur la côte Sud-Est, du cap Bénat au cap Canaille, qui, jusqu’à il y a peu, était presque complètement ignoré, malaimé même. En son centre, la ville de Toulon. Ne disait-on pas « Toulon – Ville sans renom – Hommes sans honneur – Femmes sans pudeur – Montagnes sans verdeur – Rivières sans fraîcheur » ?
Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui ont envie de découvrir ou redécouvrir ce littoral autrement, de faire un véritable voyage à travers ses paysages. Car ceux-ci sont une mémoire. Ils ne sont pas simplement laids ou beaux, étrangers et froids tels quelque chose auquel on n’appartient pas mais véhiculent une histoire des relations entre le milieu et les humains qui l’ont habité, parcouru, des émotions, des valeurs. Ils nous relient, à travers les époques, à notre espace.
Ce livre raconte donc des histoires, celles d’un territoire d’une richesse prodigieuse, pour ainsi tisser un lien charnel, une forme de beauté propre à faire naître de l’émerveillement.
SOMMAIRE
Préface
Introduction
PREMIÈRE PARTIE
Depuis les hauteurs de Toulon : Les représentations du littoral
I. Un paysage, un territoire ?
A. Le paysage
1) Différents ensembles
a) La rade
b) À l’Est
c) À l’Ouest
2) L’horizon maritime : Couchant et Levant
a) La pointe la plus méridionale
b) Golfe du Lion et golfe de Gênes
c) Au bout, le cap Sicié
3) Vers l’intérieur : les barres montagneuses
a) Les montagnes
b) Des espaces forestiers
c) Des cours d’eau
B. Un territoire ?
1) Relief
a) Une bande littorale terrestre fine et clairement délimitée
b) Une bande littorale maritime étroite
c) Une identité géologique caractérisée par sa diversité
2) Les circulations
a) Géographie
b) Les axes de communication terrestres
c) Les agglomérations environnantes : aires urbaines et bassins de vie
3) Climat, faune et flore
a) Climat
b) Flore
c) Faune
II. L’histoire de ce paysage
A. Logiques protectrices et défensives
1) L’habitat sur les hauteurs
a) Le choix du site
b) Les Celto-Ligures
c) Réutilisation des sites au Haut Moyen Âge
2) Les fortifications
a) Les cités forteresses grecques
b) Les fortifications en plaine
c) Les farots, les vigies...
3) Les milieux sauvages : îles et massifs montagneux
a) Le fraxinet des Sarrasins
b) Îles et calanques, ces espaces sauvages de refuge
Pirates et corsaires d’ici et d’ailleurs
B. Logiques d’« ouverture », le commerce et les conquêtes
1) Rome et le développement du commerce
a) L’habitat dispersé de plaine
b) Développement du commerce, ports et navires
c) Agriculture et industries
2) Le développement des ports et notamment de Toulon àl’époque moderne
a) La France et l’affirmation d’une puissance militaire : pour une domination de la Méditerranée.
b) La transformation du paysage
c) La transformation des habitants
3) Lumières et progrès : de l’industrialisation à une société de loisirs
a) De la fin de règne de Louis XIV au milieu du XIXe siècle : une suractivité littorale pour passer d’une domination européenne, méditerranéenne, à une lutte pour l’expansion mondiale du commerce maritime
b) Les grandes transformations du XIXe siècle : une expansion liée à la colonisation et à la révolution industrielle
c) Hygiénisme, orientalisme et villégiature du XIXe siècle et tourisme de masse du XXe siècle
III. Une représentation du littoral forgée par les écrivains ?
A. « Du territoire du vide au désir de ces rivages »
1) L’évolution des sensibilités
a) Un littoral longtemps redouté
b) Le « Grand Tour » et la « découverte » de notre littoral
c) La quête du pittoresque
2) Une nouvelle sensibilité : le romantisme et son héritage (1750-1950)
a) Un changement majeur de paradigme
b) La naissance d’une mythologie de l’azur : retour sur soi et hygiénisme
c) Luxe et orientalisme, la coexistence de deux mondes
3) Une nouvelle balnéarité
a) Une vogue liée à l’image nouvelle de la Côte d’Azur
b) Tourisme d’élites, d’artistes et d’écrivains
c) Un désir désormais populaire
B. Les récits de voyage sur nos littoraux au XIXe siècle et l’invention d’une image entre Provence et Côte d’Azur
1) Le recours aux récits de voyage, généralités
a) Les récits de voyage, sources d’informations
b) Récits de voyage et paysages au XIXe siècle
c) Une relation qui dit le nouveau rapport au monde de l’individu écrivain
2) Les voyageurs sur nos littoraux : qui, pourquoi et comment ?
a) Les voyageurs
b) Les intentions des voyageurs
c) Globalité du voyage et modes de transport
3) Le voyage lui-même
a) Quels itinéraires ?
b) Les attraits : que vont-ils voir ?
c) De nouveaux attraits
DEUXIÈME PARTIE Un voyage sur l’eau
I. Petite et Grande rades
A. Petite rade
1) La vieille darse
a) Le carré du port
b) Les quais et le front de mer
c) Sortie de la darse
2) La transformation du paysage : sécurité et puissance nouvelles
a) Un espace transformé, des activités majeures disparues
b) L’affirmation de la puissance française
c) Exploration, colonisation, industrialisation
3) Du « sauvage » au balnéaire
a) L’aménagement progressif de Pin-Rolland, des Sablettes et de Tamaris
b) Villégiature et orientalisme
c) Le monde du luxe et le monde ouvrier
B. Grande rade
1) La rade des vignettes
a) La défense de Toulon côté grande rade
b) Le XIXe siècle : plaisirs d’une élite ...
c) ... et puissance française
2) La baie de la Garonne, vision édénique des romantiques ?
a) Les ports-abris pittoresques des pêcheurs, évocation des anciennes marines ?
b) Le chaos toulonnais, image du sublime ?
c) Le bout de la grande rade, un milieu plus hostile
3) Un monde « sauvage » préservé : l’île de Cépet, lieu d’exclusion
a) La destination religieuse
b) La destination hospitalière de Saint-Mandrier
c) La destination militaire
II. Le Levant
A. Loin de tout
1) Hors de la rade
a) Une mer moins hospitalière
b) À la frontière d’un nouvel univers
c) Sur le rivage : le début du « désert » ?
2) La première des îles d’Orient : la presqu’île de Giens
a) Une île à laquelle il a poussé des bras
b) La chaîne d’Or
c) « Fille de la mer et du vent »
3) L’archipel
a) Porquerolles
b) Port-Cros
c) L’île du Levant
B. De retour sur le continent
1) La marche de Brégançon et du massif des Maures
a) Brégançon : un rôle intermédiaire entre les îles et la terre ?
b) L’impénétrable massif des Maures
c) La frange des vieux salins
2) La rade d’Hyères
a) Hyères et la villégiature
b) Costebelle, un promontoire sur la mer
c) Un port du Levant raté
3) La petite passe de Giens
a) Un entre-deux : le tombolo Est
b) La passe, monde insulaire transitoire
c) Giens : un monde sauvage colonisé ?
III. Le Couchant
A. De falaises en falaises avec, au milieu, le golfe de La Ciotat
1) L’ancienne passe Sud de Toulon vers le large et le Couchant
a) Saint-Mandrier
b) La pointe Saint-Elme
c) Le Sicié
2) Du cap Sicié au golfe de La Ciotat : une mémoire du monde
a) Un livre de géologie ouvert
b) Le golfe de La Ciotat
c) La Ciotat
3) Du cap Canaille à Cassis et sa calanque : le Déluge, une mythologie née du paysage ou ancrée dans une mémoire collective ?
a) Des formes spectaculaires
b) Le Bec de l’Aigle et le cap Canaille, l’activité prodigieuse d’un monde englouti
c) La calanque cassidenne de Port-Miou, désert de sel et Déluge
B. De calanques en baies ouvertes sur le large
1) Cassis et sa calanque : l’exploitation de milieux sauvages
a) Port-Miou : du port à la carrière
b) Un milieu exploité mais peu habité, sauf durant la Préhistoire
c) Le bourg de Cassis
2) La baie de Bandol et la rade du Brusc
a) La périphérie de Bandol
b) Bandol
c) Le mouillage de la rade du Brusc
3) Dans la rade du Brusc
a) Sanary et Six-Fours b) Le Brusc
c) Les Embiez
Conclusion
Bibliographie