La légèreté au XIXe siècle : un nouveau régime ? est le volume des actes du colloque qui s'est tenu à l'université de Bourgogne en septembre 2021. Il est publié par Marie-Ange Fougère, avec la collaboration de Nathalie Preiss.
On considère d’ordinaire que le siècle français de la légèreté fut, par excellence, le XVIIIe siècle : frivole voire immoral, il met en scène le plaisir sous un jour avantageux, esprit de salon, contes libertins, style rococo et autres fêtes galantes. À cet heureux temps de l’otium aristocratique aurait succédé l’âge de fer qu’est le XIXe siècle, âge du negotium bourgeois, société marchande balançant entre nostalgie et mépris à l’encontre de la légèreté d’Ancien Régime. Autant de lieux communs dont cet ouvrage, à visée interdisciplinaire, se propose de réévaluer l’impertinence, à l’aune de la polysémie du terme.
Finesse opposée à l’esprit de sérieux, la légèreté est aussi frivolité malmenant la morale ; délicatesse allégeant la lourdeur de la matière, elle est par ailleurs inconstance face à la réflexion. Selon que l’on se place sur le terrain du corps — la silhouette de la danseuse, les parfums en vogue, l’automobile —, de la morale — le député, le coquin, la femme légère —, de la littérature — poésie, roman ou conte — et plus généralement de l’art, la légèreté manifeste une ambivalence qui offre un angle de vue aussi significatif qu’inédit sur le XIXe siècle.
Table des matières
Première partie — Pied léger
« Évanescence des corps, pesanteur des mœurs : les paradoxes de la légèreté dans les discours sur la danse académique au XIXe siècle »
Bénédicte Jarrasse
« De la contredanse à la valse : ambivalence de la légèreté féminine chez Sophie Cottin, Germaine de Staël, Claire de Duras et George Sand »
Tessa Nunn
Deuxième partie — Le personnel du léger
« Légèreté de la représentation : le député en scène »
Florence Fix
« Une ‘‘inquiétante légèreté’’ au XIXe siècle : la silhouette romanesque du coquin »
Grégoire Tavernier
« Cœurs lourds des femmes légères dans le roman du second XIXe siècle »
Lucie Nizard
Troisième partie — Sur un fil
« Papillons romantiques »
Alain Montandon
« Légèreté pensive de l’artiste en saltimbanque »
Barbara Servant
Quatrième partie — Plume légère
« L’ironie comme légèreté de la méthode, de Staël à Balzac »
Lucien Derainne
« Raconter, le temps d’une cigarette : étude d’un motif dans le conte médiatique de la fin du XIXe siècle »
Blandine Lefèvre
Troisième partie — Sillages et rouages
« L’Art Nouveau ou les légèretés du style 1900 »
Cyril Barde
« ‘‘Voiture légère’’ et légèreté dans la construction automobile à la Belle Époque (1894-1920) »
Laure Ciccione
« Les parfums de l’Ancien Régime : persistance et représentations au XIXe siècle »
Erika Wicky.