L’œuvre de Clément Rosset cherche à établir une « théorie du réel », comprenant par là avant tout une critique de l’illusion. Trois figures principales n’ont de cesse de revenir du premier au dernier de ses livres : le réel, le double, la joie. Ces trois concepts ont cependant prêté aux malentendus les plus farfelus, en dépit de l’écriture claire et lumineuse de Rosset : les commentaires que son œuvre suscite çà et là donnent souvent l’impression de passer à côté de l’essentiel, de ne retenir de ces trois figures que le son creux de leur nom.
Cet essai tente de montrer au contraire la spécificité de la « philosophie tragique » de Rosset, en la prenant pour une tentative cohérente et rigoureuse d’aborder l’expérience humaine du désir qui rende compte de la paradoxale et énigmatique joie de vivre.
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Sommaire
Avant-propos. La philosophie de Rosset en elle-même
Chapitre 1. De l’intuition du tragique à l’appréhension du réel
1. Philosophie et théorie du réel
2. Le refus d’interpréter, ou le silence
3. Idiotie, singularité, tautologie du réel
4. Voies d’accès au réel
Chapitre 2. De l’instinct anti-tragique à l’illusion du double
1. L’instinct moral ou anti-tragique
2. L’illusion du double : la faculté anti-perceptive
3. Le double comme « révélateur » du réel
4. La vérité sur le cas de M. Hergé
Chapitre 3. De la grâce à la force majeure
1. L’exigence anti-tragique de bonheur
2. Le caractère totalitaire de l’allégresse
3. Le désir comme signe de joie
Épilogue. Présent et avenir de la philosophie tragique
Appendice. « My memorial », texte inédit de Clément Rosset.