L’infini culturel est autour de nous, mais, comme l’horizon, il tend à fuir sous nos yeux. Il est sur les murs investis par le street art ; ou dans les toiles d’araignée auxquelles Tomás Saraceno a rendu hommage ; ou dans les timbres-poste qui, comme savaient Walter Benjamin et Italo Calvino, sont des fenêtres ouvertes sur le monde.
Quelle que soient ses manifestations, l’infini nous engage à considérer l’extraordinaire diversité de la planète.
Face à lui, que faire, en littérature ?
Rester humble, par exemple, et formuler des hypothèses adéquates. Tenter de déjouer les asymétries qui empêchent les uns et les autres de s’exprimer partout dans de bonnes conditions. Revoir les fondements de la world literature et se mettre en résonance avec une culture authentiquement planétaire.
Bertrand Westphal est professeur de littérature comparée à l’Université de Limoges et a été élu à l'Insitut Universitaire de France. Il est à la fois le promoteur de la géocritique et un spécialiste de world literature. Parmi ses essais figurent L’Œil de la Méditerranée (Aube, 2005), La Géocritique (Minuit, 2007), Le Monde plausible (Minuit, 2011), La Cage des méridiens (Minuit, 2016) et Atlas des égarements(Minuit, 2019).
Bertrand Westphal is a Professor of Comparative Literature at the University of Limoges and has been distinghuished by the Institut Universitaire de France. He is the promoter of geocriticism, and he also specializes in world literature. His recent publications include L’Œil de la Méditerranée (Aube, 2005), Geocriticism (trad., Palgrave Macmillan, 2011), A Plausible World (trad., Palgrave Macmillan, 2013), La Cage des méridiens (Minuit, 2016), and Atlas des égarements (Minuit, 2019).